Pour les adeptes de texan tatoué à la colère plus ou moins enfouie...
Nicolas Cage est un acteur que j’apprécie énormément. Je l’ai trouvé grandiose dans des films comme « Lord of War » ou « Bringing out the Dead » par exemple. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre ses aventures dans la saga « Benjamin Gates » ou « L’Apprenti sorcier ». Bref, j’ai vu arriver avec curiosité « Joe » sur les écrans français le trente avril dernier. Le réalisateur, David Gordon Green, m’était jusqu’alors inconnu. Par contre, la bande-annonce m’a beaucoup plu. En quelques secondes, j’ai envahi par une ambiance sensorielle forte. Les personnages m’ont intrigué immédiatement. Bref, c’est avec confiance et envie que je me suis dirigé vers l’UGC Ciné Cité Confluence.
Le synopsis proposé par Allociné est le suivant : « Dans une petite ville du Texas, l’ex-taulard Joe Ransom essaie d’oublier son passé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit, il boit. Mais le jour où Gary, un gamin de 15 ans arrive en ville, cherchant désespérément un travail pour faire vivre sa famille, Joe voit là l’occasion d’expier ses péchés et de devenir, pour une fois dans sa vie, important pour quelqu’un. Cherchant la rédemption, il va prendre Gary sous son aile. »
Lors de sa sortie, « Joe » était accompagné d’une interdiction pour les spectateurs âgés de moins de douze ans. Cela me paraît pertinent. En effet, certaines scènes pourraient mettre mal à l’aise des spectateurs sensibles tant par les images qu’elles montrent que par le ton qui les accompagnent. Néanmoins, je tiens à préciser que ces excès ne sont en rien inutiles ou excessifs. Ils s’inscrivent parfaitement dans l’histoire tant pour l’avancée de son intrigue que pour la construction de son atmosphère.
Le titre est sans équivoque : la star est Joe. Interprété par Nicolas Cage, il s’agit d’un beau personnage de cinéma. Dès les premières minutes, il fascine. Avec ses tatouages, sa dégaine, il occupe l’écran. Chacune de ses apparitions captive. Il dégage une violence contenue qui intrigue autant qu’elle fait peur. Son altruisme et son paternalisme dégagent une sensation de rédemption recherchée. L’acteur offre une aura immense à son personnage. Le scénario, par son enchainement d’événements et de rencontres, permet à Joe de vivre une aventure intense qui m’a passionné.
Mais Joe n’existe pas seul. Sa relation avec le jeune Gary sert de fil conducteur à la trame et de catalyseur à la découverte profonde du personnage principal. La personnalité de Gary est forte. L’interprétation de Tye Sheridan est impressionnante. Cet acteur m’avait déjà conquis dans « Mud – Sur les rives du Mississippi ». Son talent se confirme. Là-encore, le spectateur comprend tout de suite la force que dégage l’adolescent. Sa vie est rude et ne l’a pas gâté. Sa relation avec son père est d’une intensité rare. Gary Poulder possède une gueule de cinéma. Il joue un homme alcoolique, abimé par la vie, égoïste, violent. Il frappe son fils mais a besoin de lui pour survivre. Gary a conscience de la nature de son paternel mais ne peut pas le rejeter. En ce sens, Joe vient remplir un vide affectif et devient un modèle tant recherché par tout enfant.
Tous ces personnages s’insèrent parfaitement dans des décors remarquables. Les Etats-Unis confirment une nouvelle fois qu’ils sont un plateau de cinéma à ciel ouvert. Cette petite ville texane sent la sueur, l’aridité, la dureté. J’adore ressentir tout cela dans un film et David Gordon Green le sublime par sa réalisation. Quand on rentre dans un bar ou un bordel, quand on passe une soirée à picoler avec Joe, quand on accueille les visiteurs avec un pitbull, quand on règle ses problèmes avec une chevrotine, quand on éclate la gueule de quelqu’un quand il se comporte mal… Tout cela fait que « Joe » est habité d’une ambiance que j’ai adorée.
Pour conclure, je ne peux que vous conseiller de voir ce film qui ravira vraiment les adeptes du genre. Le casting est sublime, les décors prenants et l’histoire tient la route et se déroule à un rythme assez soutenu. Je me suis laissé porter dès les premiers plans et n’en suit sorti qu’à ma sortie de la salle. Je suis bien content d’avoir savouré ce film sur un grand écran bien assis dans un fauteuil de cinéma. Néanmoins, n’hésitez pas à vous contenter de votre télévision s’il fait partie du programme. Je pense que vous ne regretterez pas le voyage…