J'éprouve un élan de sympathie pour ce film à la sauce what-the-fuck. Déjà parce que les thèmes "drogue", "voyage dans le temps", "dimensions parallèles" et "créatures visqueuses" m'interpellent, mais aussi parce que le film lui-même est absurde. Mais c'est une absurdité utilisée avec imagination. C'est par moment assez cache-misère, mais ça le fait toujours avec une sincérité qui poussent à la sympathie.
Je prend pour exemple la scène de la moustache volante : pourquoi ? A quoi sert-elle ? Est-ce vraiment utile ? Non ; on aurait pu s'en passer sans problème. Mais l'idée même d'intégrer une moustache volante dans le film sans chercher à se justifier inutilement fait déjà de John dies at the end un produit franc dans sa démarche et donc sympathique.
Le film est complètement différent de l'histoire de base, mais garde l'univers horreur-comédie, avec cet aspect sobrement déjanté.
Au casting, on retrouve quelque chose de tout à fait potable, avec en prime un Paul Giamatti. Ce type n'a pas de charisme et pourtant, c'est fou comme je trouve qu'il rend bien à l'écran. Mais le casting ne fait que compléter un univers esthétique réussi. Le film a beau se dérouler majoritairement de nuit, l'image reste propre.
John dies at the end est un film compliqué, riche en interprétations, et pourtant je ne pense pas qu'il demandait à atteindre ce statut (contrairement à un Donnie Darko par exemple). Je ne pense pas que le film soit plus qu'un grand délire bien mené par un réalisateur accompli.
Le film a le mérite de changer de l'ordinaire sans tomber dans l'enchère gratuite (comme un human centiped crade) ni dans l'inutilité de la fausse réflexion (comme un shame épuisant)