Un western crépusculaire avec des images d'une beauté époustouflante. Ce film porté par deux acteurs extraordinaires est encore aujourd'hui mal compris. Non Warren Beatty n'est pas un lâche (d'abord c'est quoi la lâcheté ?), il va ainsi à la rencontre d'un type qu'il prend pour un tueur, il s'en va ensuite tenter de négocier avec le vrai tueur. Le film se veut simplement réaliste (et oui, on peut mourir d'un simple coup de poing dans la tronche) Non le film ne se livre pas à une condamnation "morale" de la prostitution, d'ailleurs le rôle de Julie Christie est très explicite à ce sujet, le modèle de bordel qu'elle propose, c'est avec "des filles classes et du linge propre". Et effectivement ce que l'on voit se passe dans une ambiance bon enfant, quasi familiale. Il y a à ce sujet une réplique surprenante où Julie Christie explique à une jeune veuve qu'elle vient d'engager que la prostitution a plus d'avantages que le mariage. En fait les seuls méchants sont les trusts qui commencent à se former, avec la description des conditions de travail inhumaines et leurs tueurs patentés, pour qui la vie humaine (entendez celles des autres) n'a aucune valeur. A côté d'eux le couple de maquereaux parait tout à fait sympathique. Mention spéciale pour la dernière scène filmée en pleine tempête de neige, l'un des plus belles scènes du cinéma ! Chef d'œuvre ... à tout point de vue... malgré son pessimisme.