John McCabe arrive dans une petite ville des États-Unis où se trouvent quelques mineurs. On le regarde avec suspicion et méfiance : est-ce lui qui a tué untel ? Mais lorsqu'il fait part de son intention d'ouvrir un bordel, on le regarde d'un tout différent œil. Il achète les prostituées locales à un souteneur sans envergure, puis fait venir d'autres prostituées du niveau un peu au dessus, dont une chinoise, pour l'exotisme. Plus tard, ayant eu vent de son projet, une prostituée arrive et lui propose de s'associer avec lui. McCabe accepte. Bientôt, il va susciter les convoitises. Que va-t-il faire face à cette situation ?
6è long métrage du prolifique Robert Altman, John McCabe est un western tout à fait atypique. S'il utilise le rythme lent propre au genre, la manière de filmer est très différente. Scènes de saloon avec plans proches des visages, tels des tableaux de joueurs. Presque sociologique, nous suivons la vie d'une petite ville, au rythme des saisons, mais avec dominance de neige, de lacs ou de rivières glacés. De ce côté là ça m'a rappelé Jeremiah Johnson (sorti l'année suivante). Enfin, si John McCabe est à ma connaissance le premier PIMP de l'ouest américain dans le cinéma, il n'en a finalement que le manteau comme cliché. Car ce n'est pas un héros typique du genre qu'on nous montre ici. C'est au contraire un homme plutôt normal, dépassé, parfois un peu idiot, un peu lâche, un peu craintif ... Je me demande si ce film n'a d'ailleurs pas inspiré la série Deadwood.
Bref, un film loin des clichés du western et du gangsta rap. Et n'oublions pas la BO sublime de Leonard Cohen.