Trois mafieux slaves passent à tabac un quidam, piquent sa caisse et butent son chien. Pas de bol, non seulement la victime est un tueur à gage retraité qui venait d’enterrer sa femme, mais John Wick était reconnu comme le meilleur des exécuteurs. Il ensevelit le chiot, puis déterre ses pistolets et sa tenue sombre. Prévenu entretemps, le big boss tente de réparer l’affront. Trop tard, John, qui s’ennuyait ferme, est sur le sentier de la guerre, pour le plaisir.
Keanu Reeves excelle dans les rôles mutiques et inexpressifs. Dans Matrix, il y puisait du mystère, dans Speed de la solidité. Mieux encore, sa schizophrénie y gagnait en crédibilité dans A Scanner Darkly.
John Wick est un film brutal, qui flirte avec le sadisme. Le scénario est d’une linéarité absolue, tout juste digne d’un shoot them up. John se venge. Il enchaine les tirs instinctifs à courte distance, doublés d’un tir létal dans la tête, minime et unique concession au réalisme. Curieusement, tous les dix cadavres, un Russe se révèle plus combatif, l’occasion d’un corps à corps hargneux. Avouons que le cinquantenaire encaisse bien. J’omets la Confrérie des assassins professionnels et son code de l’honneur, sous-exploités, mais qui seront plus largement développés, n’en doutons pas, dans les futures séquelles. Vite oublié.