Un film d’action rempli de clichés, mais également pas mal de bonnes idées et le tout très bien réalisé et terriblement efficace.
Je spoile un peu.
John Wick est un tueur à gage à la retraite qui reprend du service pour se venger des mecs qui ont volé sa Mustang et tué son chien, dernier cadeau de sa défunte femme.
Sauf que voilà, ce n’était pas n’importe quel tueur à gages, Wick était le meilleur et aucun contrat n’était impossible pour lui, ce qui lui permit de se forger une solide réputation dans le milieu. Et le voleur quant à lui n’est pas n’importe qui non plus, c’est Theon Greyjoy, le fils un peu cliché pourri gâté de Viggo, un grand criminel russe, ancien partenaire de Wick, qui le connaît bien et sait de quoi il est capable.
Personnellement j’ai bien aimé l’idée du chien, c’est sûr qu’il ne part pas en guerre contre toute une organisation criminelle juste pour ce chiot, mais disons que c’est un bon déclencheur. Et sachant que c’était un cadeau de sa femme qui était censé l’aider dans son deuil, qu’elle était tout pour lui et que c’est à peu près tout ce qui lui reste d’elle, ça me suffit comme justification.
Et ce même si c’était un peu le cliché du mec rangé devenu un peu plus humain grâce à une femme etc etc.
Donc forcément, il sort du droit chemin, sort la boite à outil et s’en va bricoler Punisher-style.
Là on commence donc à assister à des scènes d’action vraiment pas mal, j’avoue avoir été agréablement surpris par la réalisation très soignée, par l’intensité des scènes d’action et également un rythme très soutenu tout le long du film.
Par contre les chorégraphies ne m’ont pas semblé toujours bien maîtrisées. Il y a vraiment des moments ou Wick aurait pu se faire descendre 10 fois si les sbires russes avaient eu un peu de bon sens ou s’ils ne visaient pas avec le cul… Mais bon, ce ne sont que des sbires, on sait tous que c’est le méchant principal qui est plus difficile à viser… En témoigne d’ailleurs la scène au «Cercle Rouge», où Wick ne rate pas une seule cible depuis le début du film (méthodique et propre, on vise le front) mais arrive à rater Greyjoy qui court juste devant lui (à poil qui plus est) à trois reprises…
Je suis d’accord que le film s’en serait légèrement écourté s’il avait atteint sa cible, mais j’aurai préféré que le méchant s’enfuie sans que Wick ne le voie, trop occupé à descendre les sbires. Je chipote un peu mais à force de voir ça dans toutes les productions du genre, ça prend plus à force…
En revanche on assiste là à une des meilleures scènes d’action du film, le passage dans la boîte – bien que déjà vu des centaines de fois, course poursuite dans la foule, coups de feu masqués par la musique, etc etc – est rempli de bonnes idées, l’ambiance est parfaitement retranscrite, tout est à peu près crédible, pas de fioriture. Et ça passe par des trucs tout con, mais par exemple ça m’a fait plaisir de voir John Wick tombé à-même le sol lorsqu’il se fait balancer du balcon, et pas s’éclater sur une table en verre au milieu de la foule ou sur un comptoir pour l’ouvrir en deux avec : gros ralenti, contre-plongée, etc.
Il y a un souci du détail qu’on ne peut pas nier, alors mis à part peut-être les deux, trois «fausses notes» lors de certaines chorégraphies, l’ensemble est plus que satisfaisant. Les acteurs livrent une belle prestation, il y a plein de bonnes idées qui ajoutent un peu de fraicheur au film.
J’ai beaucoup beaucoup aimé l’hôtel, le Continental. «Le repaire de tous les criminels de haut vol» avec ses règles qui imposent une neutralité entre les acteurs et une bonne tenue : aucun travail ne peut être achevé dans ce lieu, sous peine tout d’abord d’être exclu de l’hôtel, et puis de se faire buter tout simplement. Avec ce majordome, petit mélange de Gustavo Fring et d’Alfred, qui te demande très poliment s’il doit te faire monter un verre de bourbon dans ta chambre pendant que tu te fais charcuter le bide.
Ou encore ces nettoyeurs de cadavres dont leur patron n’a cessé de me faire penser à un rapace, sous son chapeau, sa petite taille légèrement voutée, les traits fins et anguleux, qui tel un vautour tourne un peu partout où il y a besoin dans la ville et s’occupe de la charogne.
Bref, John Wick joue parfaitement son rôle de divertissement, je ne peux que vous le conseiller surtout qu’il ne dure que 1h40. Donc pour une réalisation bien soignée, un casting de qualité et des scènes d’action bien foutues, je pense qu’il mérite quand même un petit détour.