En 2014, le premier John Wick donnait un sérieux coup de pied au cinéma d’action et permettait à un Keanu Reeves alors essoufflé de revenir sur le devant de la scène, après les galères qu’ont été 47 Ronin et Man of Taï Chi. On y découvrait aussi le travail de Chad Stahelski, cascadeur ayant travaillé aux chorégraphies de Matrix Reloaded et Revolution, Wolverine Le Combat de l’Immortel ou encore Tron L’Héritage pour ne citer qu’eux. Film énervé et jouissif, cette première partie se faisait moquer pour son scénario ridicule où un ancien tueur reprenait les armes pour tabasser tous ceux qui avaient… tué son chien !
Trois ans plus tard, John Wick continue sa quête dans une scène d’introduction directement liée au premier volet -puisqu’il est bien décidé à récupérer la Mustang qui a été volée en même temps que le cabot a été abattu- pour ensuite prendre la retraite à laquelle il aspire depuis le début. Ou pas. Puisqu’un des ses anciens employeurs revient le voir lui rappelant qu’il a une dette de sang envers lui. Wick reprend donc encore du service, cette fois pour un assassinat en bonne et due forme. Problème, après avoir rempli son contrat, il va se mettre toute la profession à dos. Autant vous dire qu’il n’aura pas fini de tirer des coups de feu.
A l’instar du premier volet, et une fois la fameuse intro passée, John Wick 2e chapitre prend le temps de s’installer. Chad Stahelski et son scénariste Derek Kolstad reprenne en cela la structure du film précédent : on prend le temps de tout poser pour mieux tout faire exploser ensuite et offrir au spectateur une orgie de scènes d’action dans le second acte. Et de l’action il y en aura autant que vous pouvez en imaginer. John Wick 2 enchaine les longues séquences où Keanu Reeves tire à bout portant à l’arme automatique sur une ribambelle de méchants, dans des chorégraphies qui le font utiliser son gun comme n’importe qui d’autre utiliserait un couteau. Certes, l’effet avait été utilisé dans tous les sens précédemment, mais on venait pour en voir d’avantage donc on en a encore une fois pour notre argent. Reeves choisit et manipule différents calibres et armes blanches comme vous feriez votre marché et Stahelski le film avec le moins de montage possible pour laisser vivre ses scènes autant que possible.
Si l’on perd l’effet de surprise du premier volet, l’histoire -car il y en a une- permet cette fois de plonger complétement dans l’univers mystérieux de ces tueurs qui payent leurs services avec de grosses pièces dorées. On découvre un monde vivant en parallèle aux nôtres, avec ces codes, ces règles bien établies comme cet hôtel où il est interdit de se battre et qui oblige Wick et son adversaire à tout stopper au milieu d’une baston pour mieux aller se rafraichir au bar (!). C’est une vraie mythologie qui reste par moments encore un peu obscure qui est mise en place, sans aucun doute pour être d’avantage développée par la suite.
Le film d’action américain tel qu’on l’aimait jusqu’à la fin des années 90 avait tendance à disparaitre. Le dernier grand film de cette époque est sans aucun doute Rock de Michael Bay. Tout n’est plus que super-héros, comédies d’action ou films à tendance fantastique. Alors quand un Tom Cruise ou un Keanu Reeves veulent revenir au genre, on ne peut pas bouder notre plaisir. John Wick 2 fait partie de ses films-là, quelque part entre Commando et Une Journée en Enfer. Alignant les seconds rôles qui font plaisir à voir, de John Leguizamo à Laurence Fishburne (tiens tiens…) en passant par Ruby Rose ou Common, ce second chapitre -qui laisse une gigantesque porte ouverte à un troisième- est une vraie réussite pour les amateurs, du genre à revoir et à revoir régulièrement.