Attendez, je vous explique.
En fait j'étais pépouz, affalé sur mon lit, quand je décide de me mettre John Wick. Le film commence, parfait – ça a l'air d'être un film sur la vengeance, le type a perdu sa femme, tout ça. Et pis là on vient me déranger pour me proposer un ciné. "– Bah nan j'matte John Wick", que j'lui répond à mon frère (c'est un de ses films préférés d'ailleurs). "– ça te dit d'aller voir John Wick 2 justement ?".
Et c'est comme ça que j'ai vu John Wick 2 en plein milieu du premier (bon ok, je romance un peu : c'est moi qui lui ai proposé en fait).
Mais tout ça on s'en moque pas mal finalement, l'important c'est le film. Et c'est un très bon film dans son genre. Alors ouais, c'est sûr, ça bastonne sec et le type il fait pas dans la dentelle, si tu vois c'que je veux dire. Mais quand tu le regardes exploser des bouches au fusil à pompe, tailler des gorges au canif, crever des yeux au crayon de couleur (jaune, qui plus est !), casser des bras, défoncer un chinois obèse en lui vidant un chargeur dans le bide, dévaler des escaliers sur le dos et repartir cavaler comme si de rien n'était, bah tu te dis que le Keanu il lui a foutu un sacré coup de vieux au James Bond. À ce stade, c'est plus des exécutions, c'est de l'art !
Et puis surtout tu t'embêtes à aucun moment. Franchement, les deux heures passent super vite, parfaitement rythmées entre les deux grosses séquences de baston qui s'ajoutent à une scène d'ouverture qui donnera des sueurs froides à Daniel Craig. Parce que Keanu, là, la pilule rouge il te l'a avalée cul-sec, avec un fond de whisky pour anesthésier les 723829389 balles qu'il se prend dans la tronche. (Et pis le mec il te parle toutes les langues aussi : Anglais, Russe, Italien, et même le langage des signes. La classe).
Ah et y'a une histoire aussi. Mais on s'en fout un peu. C'est un type qui veut effacer ses dettes sauf que ça part en cacahuète direct, et du coup l'ami John il se retrouve avec la terre entière contre lui ; puis à ses pieds, après qu'il leur a mis à tous une bastos dans les g'noux. Trop fort le gars – et toujours bien sapé !
Sinon le méchant il fait un peu pitié, et vu comment il finit – un peu comme le touareg qui se la pète avec son sabre dans Indiana Jones –, il doit s'en mordre les rotules d'être venu faire chier Keanu, qui lui aussi était pépouz dans son canapé. Sa garde du corps par contre, elle pète la classe, faut le dire, et en plus elle m'a appris à dire des gros mots en langue des signes. Pour le reste, le casting est super efficace et tous nos joyeux lurons sont suffisamment charismatiques pour être appréciés.
Enfin, la réalisation est très convaincante, avec des environnements plutôt inspirés qui rendront nostalgiques les fans de Mon nom est personne durant une séquence de baston dans une galerie de miroirs de folie. Pendant sa préparation, les scènes alternées entre son tailleur, son armurier et le type qui lui donne les plans de la ville fonctionnent aussi au poil (ceux qui ont vu le film verront de quoi je parle). Les chorégraphies sont maîtrisées, toujours impressionnantes à défaut d'être très originales – quoique certaines exécutions rappellent les grands jours de l'ami Keanu, quand il portait des petites lunettes noires, un long manteau et deux mitraillettes ; sauf qu'à l'époque il avait pas la barbe, et ça c'est nul.
Sur ce, je vous conseille vivement d'aller voir John Wick 2, catharsis efficace quand vous vous sentez un peu nerveux. Et je m'en vais finir John Wick premier du nom ; à ce qui paraît y'a une histoire de chien. En tout cas, dans le 2, le bulldog c'est bien lui.