John Wick est une saga qui ne s'essouffle pas. On pourrait penser que le 4ème épisode en moins de 10 ans soit celui de trop, que ce tueur solitaire ait usé jusqu'à la moelle l'imaginaire du duo d'acteur-réalisateur (qui promet d'arrêter depuis le deuxième opus), mais il n'en est rien.
Il n'en est rien, d'abord, parce que Keanu Reeves continue à prendre beaucoup de plaisir à jouer cet action man. Il n'en est rien, parce que depuis le début, Chad Stahelski pousse le curseur du fun à son maximum. Subtilement dans le premier opus, et dès le deuxième, John Wick a dépassé son postulat initial (un film d'action à petit budget bien sympathique) pour créer un monde entier et une mythologie autour du gunfight.
Après un épisode 3 de grande qualité, très James Bond dans sa propension à nous faire voyager un peu partout, on pensait que tout a déjà été fait, déjà été vu...
Pourtant, le sobrement nommé John Wick chapitre 4 amène de la nouveauté, en étirant avec exagération ses scènes d'actions (qui durent pour certaines 20-30 minutes!) dans un monde de plus en plus cartoonesque où tout est permis. Les méchants sont hauts en couleur mais bien écrits, les gentils silencieux et plein d'honneur. La réalisation multiplie les écarts, du far ouest aux séquences Fast and Furious dans Paris, de la course poursuite en moto très Mission Impossible à l'hommage gratuit à Lawrence d'Arabie, des sumos-samouraïs à l'Underground Berlinois, John Wick 4 esquisse 10 films en un, sans jamais se perdre.
Car Il y a un liant dans tout çà, un esthétisme qui dépasse la chorégraphie des scènes d'action pour toucher à tout : la photographie, les décors, les costumes, les personnages et même les plans et la caméra, qui vont jusqu'à tirer du coté du jeux vidéo. Tout est beau, tout est clair, crédible visuellement à défaut de l'être techniquement. Car John est increvable. Son costume est pare-balles, il évite les tirs et tombe régulièrement de deux étages après avoir pris une voiture dans la gueule sans faire autre chose que grogner un peu.
C'est cette invulnérabilité assumée qui éloigne un John Wick de l'Equalizer de Denzel Washington. La dose de fun qu'elle amène permet justement de développer tout un monde autour de cette baston généralisée qui fait tenir le tout sur maintenant 4 épisodes.
Fort est de constater que malgré la longueur (je ne l'ai pas ressentie) on en redemande !