John Wick fait partie de ses franchises qui reposent sur les épaules d'un seul acteur. Si Bruce Willis est indissociable de Die Hard, retirez Keanu Reeves et l'édifice John Wick risquerait de s'effondrer. Le scénario qui tient sur un Post-it aura l'avantage de pouvoir s'étoffer à volonté, cette société secrète de tueurs à gages ayant plusieurs niveaux hiérarchiques, des ramifications cachées se mutant en clans rivaux. Il est tellement jouissif de voir tout ce beau monde retourné par une adjudicatrice (Asia Kate Dillon, tatouée et rasée) des plus perverse, prête à punir tout ceux qui auraient pu aider Wick devenu excommunicado.
Tout comme Hitman codename 47, notre héros se voit pourvu d'un arsenal toujours plus sophistiqué ou réduit à sa plus simple expression, car ici la mort côtoie l’œuvre artistique, John Wick explorant 1001 manières d'offrir une fin honorable ou moins glorieuse à ses adversaires. Chorégraphiées comme un ballet morbide, les scènes de Gun-Fu sont en symbiose avec l'esthétique des décors, des pluies battantes de New York au sable de Casablanca. La gente canine prendra enfin part à l'aventure et ne sera plus cantonnée au rôle passif de fidèle compagnon, sans oublier quelques coups de sabot bien placés lors d'une chevauchée à l'improviste. Contrairement aux 2 précédents, il n'agira plus seul mais en équipe, on prendra ainsi plaisir à le voir jongler de concert avec Halle Berry, échangeant leurs chargeurs en plein combat avec une facilité si déconcertante qu'on pourrait reléguer Schwarzy et Stallone au rang de série B.
Les relatives bonnes manières ou code de conduite de ces assassins hyper entrainés prêtent encore une fois à sourire, poussant le concept jusqu'à la limite de l'absurdité. A l'instar de Ian McShane, installez vous confortablement, un verre de Brandy à la main, tandis que John Wick et Mark 'Crying Freeman' Dacascos nous offrent un spectacle digne des meilleurs classiques du cinéma hongkongais, sur un air de Vivaldi revisité. Laurence 'Morpheus' Fishburne est toujours là pour nous rappeler que John Wick Parabellum est avant tout un film à la Matrix, avec ses règles et sa logique propre, dont chaque scène d'action frise la perfection du genre. Se déroulant dans un univers Old School en marge d'internet, ce 3ème volet nous invite avec élégance à remettre une pièce d'Or dans la borne d'arcade et continuer la partie pour un Level 4.
PS: Je me suis doucement pris à rêver que ces trois volets étaient en réalité des simulations à l'intérieur de la Matrice. Pour Neo, le réveil s'annonce difficile...