Johnny English,obscur bureaucrate des services secrets britanniques,se rêve en glorieux agent de terrain.Ses bourdes à répétition vont contribuer à exaucer ses voeux puisqu'il provoque par son incompétence la mort de tous les espions qualifiés.Comme il ne reste plus que lui,il est promu et reçoit pour mission de protéger les bijoux de la Couronne exposés dans la Tour de Londres.Evidemment ses conneries incessantes vont tout faire foirer.Premier film d'une trilogie,cette production de la Working Title de Tim Bevan et Eric Fellner parodie ouvertement la saga James Bond.Tout y est,espion en costard patriote à fond lancé dans des opérations dangereuses et embrouillées destinées à combattre des méchants désireux de dominer le Monde,armes gadgets sophistiquées,belles nanas aux intentions douteuses,poursuites haletantes et nombreux changements de décors.Sauf que le héros est en l'occurrence le roi des baltringues,un mythomane complètement abruti mais aussi sûr de lui qu'il est nul et qui accumule les gaffes et les maladresses avec une absolue constance.Le film est ainsi une suite de séquences tordantes qui voient English multiplier les couillonades et s'enfoncer résolument dans une spirale d'échecs qui fait empirer sans cesse la situation.Heureusement ses erreurs sont régulièrement rattrapées par une chance phénoménale et par l'aide que lui apportent son adjoint Bough,nettement plus doué que lui et totalement dévoué à sa personne,et une jolie policière d'Interpol.La limite de l'histoire est que les fautes du personnage sont si systématiques qu'on finit par les prévoir.On sait en permanence qu'il va faire une boulette,et souvent on devine laquelle.Cependant il y a là-dedans assez de scènes d'anthologie pour passer un moment de détente à fort potentiel désopilant.Les plus mémorables sont celles de l'enterrement,du restau japonais,de l'attaque de l'hôpital,de l'ascension par le conduit des chiottes,du chantage au corgi ou du couronnement lors duquel Johnny prétend démasquer le "faux" archevêque de Canterbury.Rowan Atkinson,avec sa tronche d'ahuri imperturbable, est l'interprète idéal de ce crétin congénital et mythomane.Ben Miller,tout en premier degré,assure avec talent le rôle de Bough,le second courageux et capable qui semble ne pas se rendre compte de la nullité de son chef.La chanteuse australienne Natalie Imbruglia fait d'excellents débuts au cinéma.Belle et juste,elle incarne superbement la Johnny English girl originelle.Il faut dire qu'elle avait commencé sa carrière comme actrice en participant à 16 ans à un feuilleton dans son pays natal.Le méchant c'est John Malkovich,suave et hypocrite,qui exécute un grand numéro en français distingué déterminé à ravir la couronne d'Elisabeth II pour faire de l'Angleterre une gigantesque prison,car le gars a fait fortune en créant et exploitant des centres pénitentiaires privés,thème aujourd'hui d'actualité.