Avant, je me disais que ma vie était une tragédie. Je me rends compte
que c’est une comédie.
- Joker, le Joker / Arthur Fleck.
Avant-propos
Un goût amer. Voilà ce qu’il me restait en bouche après avoir visionné Suicide Squad et pu enfin constater que le Joker n’est pas un rôle accessible à n’importe quel acteur. Etant un lecteur de comics avec une certaine culture surtout sur le « Bat-verse », le Joker proposé par Jared Leto ne m’avait pas choqué ou déçu, il n’était pas un affront comme certains on put le qualifier. Non, il partait d’une bonne idée, réinterprété le mythe joker d’une manière plus de notre temps, plus « gangsta ». Il y avait de bonnes idées, l’acteur était investit mais non. Cela ne marchait pas, que l’on mette ça sur le compte du film (je ne vais pas m'étendre sur ce dernier, mon avis est assez classique) ou de l’acteur, rien de change, le goût amer reste là.
Alors quand j’ai vu ce nouveau projet se construire, je fus aux anges. Projet, Casting, Réal, Bande-Annonce tout me mis la hype rapidement d’autant plus face aux nombreux retours avant la sortie, que ce soit à la Mostra ou aux avant-premières. J’ai adoré Nicholson, aimé Hamill, glorifié Ledger et renié (mais pas enterré) Leto, qu’aller être le sort de Phoenix ?
Critique
Todd Philips. Lorsque le nom du réalisateur fus annoncé, beaucoup ne cachèrent pas leur doutes ou descendirent carrément le film avant sa sortie. Certes, l'énergumène était l’auteur des « Very Bad Trip »’s mais faut-il être surpris de cet accueil alors que l’on nous colle de plus en plus d’étiquette de la part de critiqueur du dimanche ? La réponse est non. Et autant dire que Phillips à poser ces bijoux de famille sur la table comme dirait l’autre. Réalisation léchée aux antipodes des blockbusters actuels, photographie plus que magnifique, scène tiré suffisamment en longueur. Le réalisateur filme son personnage de la meilleure des manières, gravite autour de lui pour capter toutes ces émotions et ces pensées jusqu’à une possible overdose. Rien n’est à reprocher tant le travail est propre et sans bavure. On n’est pas face à une réalisation extraordinaire qui vous colle au fond de votre siège, mais on fait face j’en suis convaincu, à la naissance véritable de la carrière de Todd Phillips.
Mais au-delà de la réalisation ce long métrage est un film d’acteur et cela est d’autant plus normal lorsque l’on parle d’un film centré sur l’un des plus grands méchant de l’histoire des fictions (cinéma, comics …). Tout reposé sur les épaules de Joaquin Phoenix et du cast qui aller l’entourer. Si Zazie Beetz, Frances Conroy et Glenn Fleshler font un très bon travail avec des rôles interessant et suffisamment exploité, Brett Cullen et Robert De Niro sortent du lot avec des rôles qui leur vont à la perfection, l’un est un Thomas Wayne ambiguë et charismatique et l’autre un présentateur de Talk-Show incisif capable de faire face au Joker dans l’une des meilleures scènes du film. Deux Acteurs qui arrivent à tenir têtes face à Lui.
Lui, c’est Joaquin Phoenix, notre père à tous. Si sa notoriété était déjà établie avant ce film, le considérant comme l’un des meilleurs acteurs du monde au côté de DiCaprio ou de Bale, il a trouvé le rôle qui le mènera à la postérité comme cela fut pour Ledger.
Crispante, Désarmante, Dansante, Effrayante, Amusante, Perturbante.
Telle sont les superlatifs que l’on peut accorder à sa performance, une performance qu’il est très rare de voir. On ne voit plus une once de l’acteur, on ne voit pas Joaquin Phoenix, on observe Arthur Fleck, on entend le rire maladif, on admire le Joker.
Niveau Scénario, on ne fait pas face à du très compliqué. Ce thriller dramatique fonctionne à merveille, sans incohérence avec des retournements de situation qui fonctionne très bien (d’autant plus lorsque l’on parle d’une adaptation libre). De plus, on fait face à une origine-story dans l’origine-story. La naissance du Gotham de Batman et la naissance du Joker. Si le Gotham qui nous est présenté est plus que réussi (on voit d’ailleurs que Todd Phillips a le souci de rendre le plus crédible possible une ville gangrénée par le crime, la folie et la pauvreté) le Joker l’est d’autant plus. Le réalisateur et l’acteur propose un Joker a mis chemin entre Ledger et Nicholson, a mis chemin entre l’agent du Chaos et Le Clown Prince du crime. S’inspirant des origines de « Killing Joke », notre Joker est un être brisé mentalement et physiquement dès l’enfance, souffrant d’un handicap (Le rire compulsif), voulant se révolter et exister aux yeux des gens.
Touchant et Effrayant.
Si une scène peut démontrer cela, elle ne peut qu’être la meilleure scène du film, celle d’un Joker, blessé en plein Gotham, se relevant difficilement sur un capot de voiture de flic, entouré de clown, de civil révolté, dans une ambiance de guerre civil, un clown au sourire ensanglanté et dansant, un homme qui n’est plus seul, qui est libre, qui s’assume, qui est respecté, qui effraye.
Mention spéciale au traitement qui est fait pour la famille Wayne, que ce soit Thomas en homme d’affaires et politique ambiguë ou Bruce un enfant lié à jamais avec son ennemi juré.
Pour Conclure
Alors certes ce Joker est violent (à l’image du personnage dans les comics, certains ont tendance à l’oublier ...), il l’est plus que celui de Ledger, mais faut-il montrer ce film à tout le monde, comme semble être la polémique qui entoure le film ?
Je pense que non. Ce film n’est pas pour tout le monde, de part la violence tout d’abord, mais aussi face au traitement psychologique dont il fait preuve. Une nuance est à faire entre « donner des circonstances atténuantes et une certaine logique à un tueur tel que le Joker » et « rendre ces origines touchantes, mélancoliques et tristes ». Une nuance qu’encore beaucoup de gens ne comprennent pas en 2019.
Le joker qui nous est offert n'est pas celui qu'on désire, c’est le Clown triste qu’on mérite.
Les + :
- Une excellente Réalisation
- Une B.O magnifique
- Joaquin Pheonix à son meilleur
- un cast très bon
- Un scénario bien ficellé
- une adaptation osée mais convaicante
les - :
Rien, Que dalle, Nada
Enfant , je voulais devenir comique. Tout le monde riait de moi. Plus
personne rie, là !
- Joker, le Joker / Arthur Fleck.