Joker - Directed by Martin Scorsese

Après le fiasco de "Suicide Squad" il était difficile de refaire confiance à DC, de plus que l'annonce d'un film solo centré sur les origines du joker a de quoi laisser plus que perplexe... Très vite le nom de Martin Scorsese a été annoncé pour signaler son implication au projet mais cela me semblait plus être un coup marketing qu'une réelle implication de sa part. En bref le projet m'intriguait mais comme beaucoup je n'en attendais rien... Et j'ai eu tort.

N'ayons pas peur du mot Joker est un chef-d'oeuvre, c'est un film qui réussit à nous faire passer par tout une palette d'émotions : Il dérange, nous fait rire et même verser quelques larmes par moments. Le film s'inspire de grands films de chez Scorcese comme "Taxi Driver" mais a aussi certaines similarités avec des films plus récents comme "You were never really here" (A Beautiful Day). Il met en scène Arthur Fleck un jeune homme dérangé qui semble légèrement handicapé, qui petit à petit va sombrer dans la violence et la folie (mais avec le sourire) jusqu'à devenir le personnage mythique que l'on connaît tous.

Mais là au Joker réussi véritablement son coup c'est qu'il réussit à être un film à l'identité propre très loin de tous les films inspirés de comics. C'est un véritable thriller psychologique qui ne s’intéresse qu'à la dure vie d'Arthur, en nous dressant son portrait douloureux. Il ose s'éloigner de matériaux de base pour proposer un film qui pourrait totalement être une création originale.

Malgré tout le film prend quand même bel et bien place dans l'univers de la chauve-souris, mais d'une manière subtile qui donne un sens et rajoute de vrais questionnements sur l'identité du personnage en lui-même.

Pour finir, je me dois de parler de la performance de Joaquin Phoenix qui est tout bonnement incroyable mais qui n'est en aucun cas comparable aux autres incarnations du personnage. Son Joker est réellement différent, ce n'est pas le prince du crime que l'on connaît, et c'est surement pour ça que le film marche réellement et marquera, il incarne seulement un homme torturé qu'on apprend à aimer, à comprendre et pour lequel on développe une vraie pitié. Rien qu'en entendant son rire nerveux et maladif pour la première fois (qui me laisse encore des frissons), on comprend que nous somme face à un tout autre personnage.

Joker n'a donc de joker que le titre, c'est un film qui aurait très bien pu être réalisé par Scorsese mais surtout un film duquel on sort avec un sourire jusqu'aux oreilles (et qui nous rappelle pourquoi on aime le cinéma)