Pour son nom :
[funny person] farceur m, farceuse f
(pejorative) [frivolous person] plaisantin m
Pour son histoire :
Pire ennemi de Batman, il apparait tout d'abord en bande-dessinées (DC Comics, 1940), inspiré par le film L'Homme Qui Rit (1928), adapté du roman éponyme de Victor Hugo (1869), et bien entendu par la carte à jouer Joker.
Interprétation libre de ses origines contées précédemment (il n'a jamais été avant clown au nez rouge ou simple d'esprit), on nous présente ici une chronique originale, même si Arthur est humoriste débutant, comme dans l'histoire d'Alan Moore (1988).
Le film relate la transformation d'Arthur Fleck en Joker, en étant aussi une critique sociétale.
Le réalisateur, et son bagage d'expériences diverses et variées comme Very Bad trip, ou Hated: GG Allin (documentaire qui a peut être eu son utilité ici) nous immerge très rapidement et avec adresse dans l'histoire.
L'interprétation du rôle phare est très correcte, due au fait surtout qu'est distribué à l'acteur un rôle très fort.
Joaquin Phoenix a très visiblement su s’imprégner de ses prédécesseurs (...) pour construire son personnage.
Un clin d’œil est fait vers celui qui a peut être été le meilleur "clown" au cinéma (Charlot/The Tramp) et on peut trouver Phoenix parfois lui ressemblant, particulièrement lors de ses changements de direction et freinages quand il court dans le film.
On nous vend donc Arthur comme un simple d'esprit, mais très humain (pour qu'on prenne partie pour un criminel ?), entrainé malgré lui dans un tourbillon de rejet, puis de haine, et enfin de violence qui n'ira que crescendo.
Les autres interprètes s'en sortent plutôt correctement.
Le choix de musique est approprié et accompagne pertinemment le drame, la dépression ou la détresse exprimée par le récit.
La distinction entre rêves et réalité n'est pas claire (volontairement ?) et peut surprendre ou laisser croire à diverses incohérences :
- Thomas Wayne, millionnaire et probable futur maire n'est pas accompagné ou protégé quand il va au théâtre ou dans la rue avec sa femme et son fils.
- La première rencontre avec Murray Franklin (Robert De Niro)
- L'appartement de la voisine ouvert, dans un quartier difficile.
- La scène un peu ridicule du métro, rempli de clowns.
Si tout ceci est volontaire ou s'explique ensuite au court du film, ce n'est pas très habile.
La dernière partie du film, bien qu'elle fasse partie de l'histoire qu'on voulait nous raconter est d'avantage provocante, sinon racoleuse, on croit donc beaucoup moins à ce qu'il se passe alors (l'effet qu'Arthur produit sur les foules, en particulier).
Dommage, peut être, d’être passé si brusquement de quelque chose de crédible à un délire total.
L'auteur semble ne pas trop savoir comment finir l'histoire et cette transition (volontaire) aurait pu être plus mesurée ...
On est happé quoi qu'il en soit par cette histoire prenante et son personnage envoûtant.
Sans être un film qui marquera son époque, Joker est une convaincante réussite.
Message de la direction