Joker est un thriller psychologique/drame américain réalisé par Todd Philips (la saga Very Bad Trip, entre autre) sorti en 2019.
Après que les lumières de la salle se soient rallumées j'ai regardé mon pote droit dans les yeux en lui disant: "C'est un putain de chef d'oeuvre". J'ai passé 2h de fascination devant ce film.
Je vais enfoncer des portes ouvertes mais le film a très bien reconstitué les drames américains des années 70 (mention spéciale à Taxi Driver et Orange Mécanique). Les thématiques tels que la société "antagoniste", la descente aux enfers de personnages incompris et abandonnés par la société y sont nottament.
D'un point de vue esthétique j'ai vraiment été replongé dans cette atmosphère poisseuse glauque et sombre des films de l'époque, le travail de la colorimétrie et des décors jouent beaucoup là dessus.
Scénaristiquement parlant, on n'a rien à reprocher à ce Joker. C'est 2h de descente aux enfers, sans interruption. Il n'y a pas une scène que j'ai jugée inutile ou superflue dedans. Le rythme est impeccable.
La mise en scène du réalisateur est remarquable. Il arrive à créé de l'empathie, de l'attachement mais également un malaise en magnifiant son personnage. Les nombreux travelling avant sur le corps anorexique, fragile et blessé de ce dernier, ainsi que les nombreux plans rapprochés ou gros plans sur son visage arrivent à l'humaniser dans une société qui ne l'est plus.
Comment pourrais-je écrire une critique de ce film sans parler de Joaquin Phoenix? Ce n'est pas une surprise, ce dernier est l'un des acteurs les plus talentueux de notre époque. Je souhaite de tout coeur qu'il remporte l'oscar ou une autre récompense pour son travail acharné. Sa plus grande force dans ce film est de jouer deux émotions diamétralement opposés en même temps. Par exemple: éclater de rire alors qu'on voit dans son regard un homme fragile psychologiquement, rongé entre le bien et le mal, la raison et la folie.
Mention spéciale à la musique du film qui est tout simplement excellente. Elle crée du malaise, de la tristesse et de la mélancolie. Elle m'a beaucoup fait penser à Hans Zimmer, je ne sais pas pourquoi. Je l'écoute actuellement en rédigeant cette critique.
Un dernier point avant de finir cette critique: la métaphore de l'escalier. (Ceci n'est pas un spoil car il se trouve dans la bande annonce). On y voit Arthur Fleck le monter péniblement dans l'obscurité dans la première partie du film. Dans la deuxième partie, on le voit descendre les marches joyeusement et avec facilité dans la lumière. Le réalisateur a voulu, à mon sens, montrer qu'il était plus facile de descendre en enfer que d'accéder au paradis.
Prenez soin de vous et allez voir des films!