C'est peu dire que ce film était attendu, en proie à des critiques toutes plus dithyrambiques les unes que les autres, et bien le voilà.
La jurisprudence Ad Astra et Once Upon Time m'avais mis en garde sur ces films de grands réalisateurs attendus au tournant et que la critique presse a encensé de façon exagérée.
Cette fois, le Joker est à la hauteur de ses critiques. J'ai bien tenté de me convaincre au milieu du film que ce n'était probablement pas le grand film que l'on annonçait, et pourtant... Le dernier tiers du film est une véritable montée en puissance, incarnation de la folie furieuse qui peut s'emparer d'un seul homme et attiser celle de moult autres individus.
Inutile de s'attarder sur la prestation de Joaquin Phoenix dans la peau du Joker. A moins que...
Celui-ci mérite amplement les louanges dressées jusque là pour cette interprétation si difficile et revue dans l'histoire du cinéma.
Que l'on arrête d'emblée les comparaisons avec Heath Ledger, Joaquin Phoenix représente dans le Joker une toute autre forme de folie, davantage psychotique et moins en proie à la terreur comme pouvait l'incarner celle du Joker dans The Dark Knight.
Todd Phillips signe là un grand film, dont le fil conducteur est maîtrisé d'une main de maître jusqu'à la fin, avec un tempo justement dosé entre plans contemplatifs, jeux de lumière dans une ville en perdition et noirceur de la folie incontrôlable.
Une vraie réussite, que Todd Philipps doit beaucoup à Joaquin Phoenix et que ce dernier doit aussi beaucoup à la patte du réalisateur capable de dresser peau neuve d'un personnage jamais évident à manipuler.