C'est peu dire que Dune était attendu, en fanatique de science fiction, j'attendais particulièrement cette oeuvre. Il s'est d'ailleurs écoulé un petit laps de temps depuis les deux derniers chefs d'oeuvre de science fiction apparus au cinéma avec Interstellar et Premier Contact.
Rien de véritablement notable ou transcendant en la matière depuis ces deux films. Il fallait bien un coup de pouce de Denis Villeneuve pour remettre au gout du jour la science fiction sur le grand écran.
Bien que n'ayant pas lu le livre originel, j'attendais beaucoup de ce film notamment parce que le livre fut un best seller mondial et qu'il avait donné lieu à une première adaptation controversée de David Lynch.
Le film nous envoie dans un univers dystopique et empli d'esthétisme, plongé dans le désert aride de la planète Arakis et ses méandres sableux. Denis Villeneuve dresse pendant 2h36 le cadre de cet univers déroutant, avec toutefois des thématiques dépeintes comme l'écologie, le féminisme, le vivre ensemble en communauté toujours d'actualité dans la société actuelle.
Un univers assez complexe, avec beaucoup de personnages, castes différentes. Le rythme plutôt lent, permet toutefois de s'en accommoder et progressivement rentrer dans l'histoire et la quête menée par Timothée Chalamet, en représentant de la Maison Atreide.
Un choix judicieux du réalisateur, car s'attaquer à un monde futuriste (l'action se déroule en l'an 10 190) plongé dans ce contexte conflictuel n'est pas chose aisée, et nécessite une construction réfléchie à même de ne pas perdre le spectateur.
Les acteurs choisis sont presque tous convaincants, certains rôles secondaires comme celui de Bautista ou Javier Bardem sont encore inexploités, et mériteraient d'être creusés par la suite. Timothée Chalamet est plutôt juste et forme un duo complémentaire avec Rebecca Ferguson.
Dune incarne une sorte de nouvel objet cinématographique en matière de science fiction, à sens inverse des grosses productions hollywoodiennes, caractérisées dernièrement par la recherche de spectacle, sensationnalisme à défaut de transmettre des émotions. L'adaptation signée par le réalisateur canadien se focalise avant tout et surtout selon moi sur la forme, la mise en scène de ce monde futuriste de Dune pour qu'il soit le plus épuré possible, soigné esthétiquement.
J'ai personnellement trouvé plusieurs similitudes avec Premier Contact, avec une photographie extrêmement soignée, une réalisation contemplative avec beaucoup de plans sublimes, sans pour autant que le rythme ne soit effréné.
La bande son du virtuose Hans Zimmer colle parfaitement à ce que l'on voit et observe pendant 2h36, avec une BO puissante, volcanique par moments, mais tout juste canalisée avant que le fil rouge du film ne cède.
Finalement; Denis Villeneuve pose de solides bases de l'oeuvre à travers cette partie 1, et à la sortie du film, j'étais autant satisfait de ce que j'avais vu que frustré de ne pas déjà voir la suite.
Dune pourrait incarner dans la prochaine décennie avec Denis Villeneuve à la baguette la future saga de science fiction tant attendue depuis Star Wars.
Cette partie 1 laisse transparaitre une tension quasi irrespirable tout le long du film, Dune semble prête à s'embraser dans les prochaines années.
Qu'à cela ne tienne, nous sommes aussi maintenant prêts à décoller pour Arakis.