Point Break, c'est la quintessence même du freeride, le mysticisme de la vague métaphysique. C'est la rencontre entre deux hommes prêts à tout pour mener à bien leur quête, à l'objet et l'issue bien différentes. C'est un duel entre l'agent Utah et Bodhi, animés par des convictions sensiblement éloignées mais qu'une passion et détermination communes ne peuvent séparer. Si vous êtes un véritable puriste, un vrai bodhiste et fervent admirateur du premier volet, le seul et l'unique Point Break de Kathryn Bigelow, ne perdez pas votre précieux temps libre à visionner cet ersatz.
La mayonnaise semble ne jamais pouvoir prendre durant tout le long du film, l'inversion physique des deux personnages était chose osée du réalisateur. En effet, le blond Bodhi devenant dans cette réadaptation un brun ténébreux et doté d'une imposante barbe, quand le juvénile et brun agent spécial Utah se muait en un blond imberbe inoffensif. Sans doute une volonté de se réapproprier les personnages et de leur donner un nouvel allant, mais il n'est jamais aisé de s'attaquer à des classiques du cinéma. Ce Point Break là le prouve une nouvelle fois, les scènes d'action certes impressionnantes semblent inlassablement vaines, et tentent de masquer le creux du film, cette absence de fil conducteur haletant qui façonnait au contraire le véritable Point Break.
Si bien que l'on ne retrouve jamais la magie de l'ancien, ce duel exceptionnel et cette lutte acharnée mais subtile. Le réalisateur s'est restreint à donner un caractère spectaculaire aux scènes d'action, délaissant le lien précieux entre les deux personnages et leur relation si spécifique.
En fin de compte, ce nouveau Point Break comme attendu ressemble davantage à un pastiche qu'à un hommage bien senti. Dommage, mais tellement prévisible.