Amusons-nous.
Je traîne depuis suffisamment longtemps sur Senscritique pour avoir repéré quelques profils qu'il me semblait amusant de caricaturer. La densité du film Joker me permet enfin de réaliser ces petits exercices. Il ne s’agit pas de se moquer d’untel, je n’ai d’ailleurs aucun nom en mémoire, et il ne faudrait pas se montrer offusqué, mais je pense qu’on peut tous se retrouver d’une certaine façon à certains moments dans les critiques qui vont suivre, moi y compris.
Les arguments exprimés ne signifient pas que je les partage, tout ceci n’est que parodie, très souvent exagérée. D'où le terme de "Senscritiquard" que j'utilise.
Il y a d’autres profils, j’en ai laissé de côté qui ne m’auraient pas amusé, n’hésitez pas à en faire une liste complémentaire dans les commentaires.
Le Senscritiquard aigri
Une nouvelle fois le cinéma contemporain est d’une tristesse pitoyable. Sous l’excuse de dynamiter le film de super-héros, Joker ajoute la tumeur au cancer, offrant un personnage tourmenté dans un monde chaotique, la belle affaire. Qu’un tel film puisse faire autant d’entrées me désole, confirmant les goûts médiocres d’une large frange de la population qui y voit de la nouveauté quand il ne s’agit que de la poudre aux yeux. Quand aux critiques professionnelles, cela fait bien longtemps qu’elles ne sont plus dignes de confiance. Assurément le film le plus surcoté et le plus surestimé de cette année, malgré une concurrence féroce.
Le Senscritiquard fan de BD
Apparu dans Batman n°1 en 1940, le Joker est un personnage crée par Jerry Robinson, Bill Finger et Bob Kane, les créateurs et fondateurs du mythe le plus important de la culture populaire du XXième siècle, celui de Batman. Son rival historique méritait bien un film rien que pour lui, tellement il a offert aux lecteurs de formidables aventures, qu’elles soient signées Neal Adams, Alan Moore, Lee Bermejo ou Scott Snyder. Ses précédentes adaptations décevaient, singeant des représentations du Joker déjà établies dans des aventures bien plus passionnantes. Cette nouvelle version peut bien s’étendre sur un film de 2h, elle n’atteint pas les déclinaisons en papier. En voulant créer une origine, même incertaine, elle renie le flou de la personnalité réelle du Joker. Ce film qui se veut psychologique est reliée par des fils tenus à l’univers de Batman, des liens qui auraient pu être coupés sans que cela ne change rien au film. Une fois encore le cinéma tente de s’approprier des figures qui ne lui appartiennent, quitte à cracher sur les personnes qui en ont fait ce qu’elles sont aujourd’hui. Merci de ne pas oublier qui sont les vrais fans.
Le Senscritiquard qui écrit trop vite
Joker cest vraiment trop bien j’ai adoré ma copine. C’est un peu violent mais c’est pas grave hahaha. Par contre faut arrêter avec les polémiques à 2 balles trouver vous une vie les mecs. C’est pas parce que cest violent que ca crée des psykopates je matais Game of Thrones enfant et je suis jamais devenu serial killer lol
Le Senscritiquard qui veut faire croire qu’il a fait une école de cinéma
Dynamite dans les mains d’un réalisateur pourtant coupable de quelques étrons cinématographiques, Joker est un rappel que le cinéma peut et doit s’émanciper des courants forts qui agitent le cinéma et qui ne sont que des modes. Rappelant le Nouveau Hollywood, il subversifie son sujet, un personnage bariolé de bande-dessinée infantilisante. Incarné par un Joaquin Phoenix dont le jeu divin renvoie à la fragilité intérieure du personnage de Taxi Driver mais aussi du injustement boudé Pas de pitié pour les chocolatines, le corps du Joker est déformé, comme son âme. La mise en scène en dévoile les contours anguleux, mais aussi des décors droits et sales, comme ceux de 95 boulevard sinistre, inspiration évidente, solides mais qui ne demandent qu’à être abattus, pour mieux libérer la tension des personnages. La photographie de Lawrence Sher est une lumière tamisée qui étouffe l’espoir, renvoyant aux grands maîtres qu’ont pu être Martin Semberg et Lawrence Fromarabia. La scène à 1:36 est d’ailleurs un clin d’œil que personne n’a pu manquer au formidable film Que la peur s’abatte, où Martin Semberg avait remplacé le tâcheron Gregory Williams Smith.
Le Senscritiquard moraliste de gauche
Joker ce n’est pas qu’un homme, c’est aussi une ville. Un environnement fait de tensions où les réclamations pourtant évidentes des hommes de la rue ne sont pas écoutées. Le joker n’est qu’un homme parmi tous ces frustrés de la société, qui ne sait pas quoi en faire, de boulots minables à des tentatives d’insertion sociales dont la finalité ne sera pas connue à cause des coupes budgétaires. A travers la figure du clan Wayne, méprisant cette petite agitation et les gens d’en bas, le film pointe le doigt sur les véritables responsables, tous ces hommes importants, qu’ils soient aux affaires ou dans la politique, qui s’amusent d’un film pendant un gala quand la rue crie. L’emballement médiatique ne sert qu’à endormir les véritables revendications, qu’à nous dresser les uns contre les autres. Il y a des institutions à bousculer et à renverser, et c’est en cela que Joker est visionnaire.
Le Senscritiquard trop enthousiaste
C’est trop génial comme film ! Comment faire mieux après ? Pourquoi essayer ? L’histoire est passionnante, d’une noirceur stupéfiante. On tremble pour ce pauvre Joker, de pitié mais aussi de frisson. Joaquim Phoenix est extraordinaire, il est le Joker, il enterre tous les autres, et enterre même deux fois ceux qui sont déjà morts. Tous les autres acteurs sont vraiment formidables, tout le monde devrait avoir un Oscar. On en ressort le souffle coupé, des étoiles plein les yeux, que des bons souvenirs qui resteront gravés à jamais dans la mémoire. C’est un film incroyable, réalisé avec un talent incroyable avec des acteurs trop vraiment incroyables ! Du jamais vu. Il faut aller le voir ! Et même le revoir !
Le Senscritiquard moraliste de droite
Le film Joker nous offre le regard difficile mais lucide de ce qui nous attend. En ces périodes de troubles, où des petits agitateurs veulent refaire le monde selon leurs convenances, où l’inclusion sociale montre ses limites, où certaines dérives communautaristes nous divisent, Joker nous démontre que nous avions raison, et nous l’affirmons depuis si longtemps. Il n’y a plus d’ordre, et donc plus de société, chacun se retrouve embêté par la liberté de l’autre, qui nous dit ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas dire. Mais en faisant ainsi nous n’aurons que le chaos, avec la perte de nos valeurs, de notre culture et de notre famille, comme certaines racailles aimeraient bien voir arriver pour mieux nous remplacer. Le ver est dans la pomme, il n’est même plus à nos frontières, agissons pour que le final prophétique de Joker ne soit pas notre réalité.
Le Senscritiquard qui s’est cru sur Twitter
Joker, trop bien. :D <3 <3 #Joker #cinémaaveclespotes #teampopcornsucré #marredesvieuxquifontchut #cinémaPathéGaumont #saturdaynight #vivelaplanète
Le Senscritiquard qui raconte sa vie
Je n’étais pas sûr d’avoir le droit à une séance en VO, mais je suis content que mon cinéma en propose pour Joker. J’aime bien voir mes films en VOST. J’avais vu Ad Astra en VF et c’est quand même moins bien. Je suis allé voir Joker à la séance de 19h30, ce n’est pas le meilleur horaire mais la veille j’avais tennis et le lendemain j’avais prévu une sortie avec les amis. D’ailleurs il y avait Jonathan avec moi pour voir Joker. Le caissier n’était pas très souriant, et il faisait un peu froid dans la salle mais les sièges étaient propres, ce n’est pas toujours le cas. Une fois je m’étais assis sur un vieux chewing-gum, j’ai collé au siège quand je me suis levé, Virginie s’était bien moquée de moi. Jonathan n’avait pas vu la bande-annonce, alors je ne lui en ai pas trop dit pour qu’il ait la surprise. J’avais vu la bande-annonce sur Allociné parce que j’étais curieux. Elle donnait envie, même si elle avait l’air de raconter trop le film, et les critiques étaient bonnes, donc on avait décidé d’aller voir Joker. Je ne lis pas souvent les critiques, mais parfois c’est utile, j’ai lu celle de Joker dans Première, que j’ai consulté à la médiathèque. J’espère qu’ils achèteront le DVD quand le film sortira. En tout cas, on a beaucoup apprécié . Mais moins que quand on est allé voir Avengers Endgame, c’était un jeudi soir. On avait pu voir le film en VOST. En VF c’est quand même moins bien.
Le Senscritiquard qui fait sa pub
Joker est la nouvelle sensation de cette année, le genre de films qui imposent une époque. Il y aura un avant et un après, et il est intéressant de se demander ensemble ce que le succès du film va entraîner à Hollywood. En effet, il y a …
Pour lire la suite de la critique, rendez-vous sur mon blog.
Vous pouvez me suivre sur les réseaux sociaux.
N’oubliez pas de liker!
Le Senscritiquard philosophe
Le trop peu connu philosophe allemand Dôperfielst ne disait-il pas que le regard de l’homme était tout-puissant ? La vue nous permet de comprendre selon lui. En regardant Joker, c’est peut-être lui qui nous observe. Car sa vie, une tragédie identitaire qui est un régal à analyser, n’est pas si centrée sur lui-même que nous pourrions le croire. Le regard las du Joker n’est pas une vision du passé ou du présent. Il plonge en nous. Comme le disait Philostocle, nous avons besoin de héros, pour nous montrer la voie. Avec Joker, nous avons besoin de méchants, pour nous montrer que les chemins que nous suivons se mêlent à ceux du regard des autres.
Le Senscritiquard qui fait le malin
Je traîne depuis suffisamment longtemps sur Senscritique pour avoir repéré quelques profils qu'il me semblait amusant de caricaturer. La densité du film Joker me permet enfin de réaliser ces petits exercices. Il ne s’agit pas de se moquer d’untel, je n’ai d’ailleurs aucun nom en mémoire, et il ne faudrait pas se montrer offusqué, mais je pense qu’on peut tous se retrouver d’une certaine façon à certains moments dans les critiques qui vont suivre, moi y compris.