Et dire que l'univers DC et Marvel j'en avais rien à faire ...
Et dire que l'univers de Gotham City me passait devant les yeux sans que j'y prête attention ne serait-ce qu'une seconde ...
Je voulais même pas le voir ce film à la base, mais au vu des critiques plus que positive sur ce fameux Joker, je me suis dit que je loupais peut-être quelque chose de grandiose.
Et quelle fut ma surprise durant tout le visionnage ... la claque était telle que j'avais du mal à marcher.
Ma critique a pour but de donner et d'expliquer ma scène culte et de répondre à certain médias complètement débiles et aux personnes avec lesquelles je ne suis pas d'accord :
Joker n'est pas une propagande pour le chaos ou l'encouragement à une quelconque anarchie !
Typique idée propagée par des médias recherchant un bad buzz.
Pour commencer, Arthur se fiche de la politique (vous me direz que quelqu'un d'apolitique fait de la politique, oui certes, mais ça veut dire qu'il cherche la tranquillité, le repos sans avoir le besoin de discuter pendant des heures sur des sujets aussi vaste).
Et que par conséquent Arthur devient malgré lui le héros d'un peuple fortement malade. Le film n'essaye pas de dire au spectateur que nous devons répandre l'anarchie, non, mais simplement la comprendre. Comprendre que Arthur n'est que le fruit d'une accumulation de toutes les souffrances vécue par la société, c'est l'étincelle crée par la souffrance du peuple avec laquelle la bombe peut exploser (une sorte de fatalité à laquelle il ne pouvait échapper) et qu'il a beau essayer de s'émanciper en s'insérant dans cette société par le biais du travail comme humoriste (ou tous les métiers du monde) il n'y arrivera pas, car finalement le seul domaine pour lequel il était prédestiné c'est le chaos. Alors oui oui, on voit Arthur se réjouir du chaos à plusieurs reprises, mais c'est parce que c'est la première fois que des personnes lui prêtent attention indirectement, il se sent enfin existé ! Il se sent existé à travers le chaos, alors qu'il ne voulait pas ce chaos à la base.
Arthur l'homme qui vit une fatalité et Joker celui qui le rongera jusqu'au bout
Comme je l'ai dit précédemment Arthur est une fatalité, il a tous les problèmes du monde, et par dessus tous ces problèmes vous en avez un plus douloureux et inédit jusqu'à là :"le rire", oui le rire, c'est à partir du rire que Joker est né, et qui comme le cancer se propagera dans tout son corps pour prendre définitivement le contrôle. Le rire détruit Arthur, le rire est une manifestation du Joker.
Certain me rétorqueront que si si Arthur est bien un taré puisque nous sommes à travers la vue subjective d'Arthur où on se rend compte qu'il n'avait même pas de copine et qu'il s'en est imaginé une, à quoi je répondrai que ce n'est pas de la folie, mais simplement un besoin de combler son manque affectif, c'est comme une personne qui parle toute seule, elle ne délire pas, elle comble simplement son manque social. Il est tellement dans une société destructrice qu'il est obligé d'avoir recourt à une caractéristique propre à l'homme à savoir : "l'imagination". Il serait vraiment fou s'il l'avait embrassé devant des personnes, hors c'est pas le cas, il est donc conscient du monde extérieur.
Et je vais même aller plus loin en disant que le fou dans l'histoire c'est certes Joker mais aussi le peuple, qui extériorise sa rage à travers la ville et qui ne cherche que l'anarchie.
Arthur deviendra sans vraiment l'être un criminel, Arthur voulait se venger, il se retenait mais Joker l'a incité à commettre ces actes atroces, car que ce soit les trois gars, son faux ami, sa fausse mère, ou encore le présentateur de la télé, ils ont tous accéléré le processus d'explosion de la bombe (pour reprendre ma métaphore), alors qu'Arthur essayait de s'émanciper ... il a même voulu se suicider devant le public (une manière ultime de s'émanciper) mais il n'y est pas arrivé, Joker l'a dissuadé, Arthur Fleck ne peut échapper à son destin, Arthur n'est qu'un prétexte pour introduire Joker.
Arthur disparaît et devient officiellement et entièrement le Joker qu'on connait lorsqu'il est sur la voiture de police, et le meurtre de la psychologue à la fin n'est là que pour confirmer cela, ce film nous montre la transformation progressive d'Arthur Fleck en Joker car comme je l'ai dit précédemment les autres meurtres sont inacceptables mais explicables car il avait encore en lui une partie d'Arthur. Mais la fin nous montre clairement qu'il tue même si cette personne n'a rien fait particulièrement de mal, Joker a réussi prendre possession d'Arthur.
Ma scène culte :
La scène qui rien qu'en pensant me fascine d'une puissance inimaginable et qui me fera toujours autant d'effet dans les années à venir, c'est la scène de meurtre dans le métro.
J'ai rarement ressenti autant de force dans une scène aussi tragique.
Perdu entre le rire et le désespoir, ce qui est sûr c'est que j'en suis sorti choqué ...
Le génie de cette scène, se trouve bien évidemment dans le rire de Joaquin phoenix.
En effet, trois jeunes hommes (qui s'avère être proche de Thomas Wayne), plus ou moins bourrés, rentrent dans le métro et s'assoient près d'une jeune dame, assez gênée par leur arrivée. Ils entament la conversation d'une manière plus que malsaine avec cette femme (rapidement, on attend qu'une chose en tant que spectateur, c'est que ça se cesse), ces trois personnes continuent d'harceler subtilement cette pauvre dame, jusqu'au moment où un homme commence à rire profondément, cet homme c'est Arthur, Arthur rigole si fort que les trois hommes en sont intrigués, et à ce moment-là débute la scène culte.
La caméra film le visage d'Arthur (qui rappelons-le, continu de rigoler) tout en nous montrant les trois hommes près de la dame qui représentent la vraie face de notre société, le côté malsain. Plus les hommes s'approchent de lui, plus il rit.
Le métro n'arrête pas d'avancer et de propager un son grave et froid.
Le spectateur observe Arthur rigoler, mais rappelez-vous que ce rire ne provient pas d'Arthur mais du Joker ! Un rire à la fois ironique et méprisant vis à vis de cette société, je dirais même que Joker cherche à nous faire rire par la même occasion, nous faire rire à travers ce chaos où il est placé au sommet et nous dit en riant fort "elle ressemble donc à ça cette société, laissez-moi pourrir à l'intérieur", et en même temps Arthur tente de stopper à tout prix les rires du Joker, mais il n'arrivera pas ...