Joker: Folie à Deux, ou l’histoire d’un immense gâchis !
Le film est loin d'être une comédie musicale assumée, comme annoncé. La quasi-totalité des séquences musicales tombent à plat et n’apporte aucune plus-value à l'histoire. C’est d’autant plus ironique lorsqu’on sait qu’ils ont choisi Lady Gaga pour incarner Harley Quinn.
Son personnage est cruellement sous-exploité et constitue selon moi, la plus grande déception du film. À l’inverse, revoir Joaquin Phoenix dans la peau du Joker est toujours un plaisir. Sa performance est encore une fois magistrale. Il porte littéralement le film à lui seul et j'aurais volontiers passé plus de temps à le suivre, tant sa composition du personnage est fascinante.
Malgré cette performance exceptionnelle, le film reste un objet étrange à l’image de sa fin complètement ratée. On oscille entre la beauté visuelle de certains plans, grâce au travail de Lawrence Sher, et un scénario qui semble être conçu contre ses propres fans.
Il est rare de voir un réalisateur mépriser à ce point les fans qui lui ont pourtant offert le plus grand succès de sa carrière. En guise de remerciement, Todd Phillips semble prendre un malin plaisir à déjouer nos attentes, comme s'il voulait affirmer son indépendance après avoir perdu le contrôle de son œuvre. Il choisit alors de "saboter" son propre film, pour révéler le "véritable" message du premier opus, à travers l'histoire tragique d'Arthur Fleck, mais à quel prix...
Mission accomplie pour Todd Phillips, donc. Quant à nous, Folie à Deux restera l’histoire d’une occasion manquée, teintée d’un profond mépris.