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Ce film a été difficile à regarder et ce n'est pas ses tentatives de belles images, de chansons, de jeu d'acteurs et de ricanements gratuits qui rendrons ce film même proche d'être intéressant.


Une première partie articulée autour de 3 axes et qui débute sur les conditions de détention d'un Joker / Fleck rachitique et dans un contexte ou il a tué 5 personnes. Les premiers instants d'un homme malade dans sa chair. Cet aspect est déjà impressionnant dans le 1er et ici ca fonctionne toujours. Les jeux de lumière sur son corps décharné laisse apparaitre les omoplates impressionnants de l'acteur et nous met quelque peu mal à l'aise. Un corps malade, un visage sombre sans humour et un personnage perdu, semble t'il inoffensif, sans éclat rentré dans les rangs comme point de départ du film. Cette parti vise à nous introduire aux conditions de détentions, les liens difficiles qu'il entretient avec les détenus, le personnel et la routine d'un Joker méconnaissable sur fond de popularité grandissante (qui va en file rouge avoir son importance).


Cette 1ere partie est l'occasion d'installer une triple intrigue en 3 axes. Le 1er axe vise à présenter l'intrigue sur la vie difficile de FLeck/Joker et son développement sur sa psyché et son état, le second axe lui va introduire la 1ere intrigue autour de sa relation client / avocate et sur son sort. Seule personne qui semble tenir aux conditions de vie de Fleck/Joker et son futur proche. L'avocate, Maryanne Stewartsemble, veut absolument nous présenter le Joker comme une personne dans toute sa dualité pour préparer sa défense, elle croit non à sa folie mais à sa maladie suite à une enfance difficile. Elle est persuadé que FLeck malgré lui a un dédoublement de personnalité, qu'il n'est pas en mesure là ou il se trouve et dans la façon dont il est traité de répondre à ses besoins pour s'en sortir. Elle sa relation à la fois la plus saine du film et à la fois la moins comprise par Fleck, même si par moment le narratif qu'elle entretient pour sa défense semble ressembler à un conditionnement qu'il a peine à croire. Cette intrigue s'insert en contraste dans un contexte complexe ou personne ne semble le comprendre alors même qu'une forme d'admiration nait dans et en dehors de la prison. Une forme à la fois de compréhension donc par la seule personne en mesure de l'aider pour s'extirper de ce bordel et une iconification du personnage du joker malgré lui auquel il ne souhaite pas plus que cela répondre. Mais j'y reviendrai.


Le 3eme axe et la 3ème intrigue se trouve être dans la relation qui arrive un peu comme un cheveu dans la soupe lors d'une sortie exceptionnelle de Fleck (récompensée par un comportement exemplaire et une relation qui se rafraichi avec un maton) dans une autre aile d'Arkham. C'est dans cette aile avec des internés de moindre dangerosité qu'il fait la rencontre donc de celle qu'il va aimer pendant tout le film à savoir Harley Quinn. La riche mythomane pyromane qui voit l'occasion rêver de sublimer son ego surdimensionnée avec tout le battage médiatique autour du personnage du Joker. Elle incarne dans cette intrigue avec FLeck, celle qui va être le pendant opposé à l'avocate à savoir convaincre Fleck qu'il est le joker et qu'il doit arrêter de se refreiné (sans volonté par le real de prendre parti réellement entre l'un ou l'autre). Pris par cette relation et son amour pour elle FLeck va reprendre peu à peu son personnage du Joker.


Cette première partie donc est un moyen de nous donner à voir de FLeck et du Joker par des allers retours entre les 3 relations qu'il entretient dans ce contexte difficile (avocate, maton, Harley) de la prison et sa popularité grandissante dans et en dehors de la prison. Facon d'aborder les différentes facette de sa personnalité. L'exercice n'est pas mal fait, l'équilibre est là mais on ne voit pas bien ou cela mène même si quelques indices ici et là disposé nous oriente mais soit. Je me laisse guidé. A ce moment du film, je félicite l'aspect esthétique et la commédie musicale qui maintient un rythme correct entre profondeur et "entertainment". Lady Gaga et Joaquim Phoenix forme un duo qui fonctionne par la voix et leur charisme. Mais pour en faire quoi ?


La seconde partie du film nous amène donc au tribunal et son jugement. Même si la première partie nous prépare à cela, à ce moment du film le rythme et le fond du sujet dans son traitement équitable nous met dans une ambiance tantôt feutré, tantot lugubre, tantot psychique qui m'ennui plustot. Le temps de traitement de cette 1ere partie et la façon de procéder, ne m'amène pas dans cette seconde partie avec intérêt (pourtant il y'a quelques moments et scène d'ivresse avec Harley ou de drame avec l'interview exclusive qu'il donne mais j'ai à peine envie de les mentionner tant ils sont le résumé en vérité de ce qu'il se prépare et tant c'est assez prévisible). Les dialogues sont pas mauvais mais pas plus percutants que cela, la psychologie du personnage que ce soit Fleck ou Joker semble enfin de compte plutôt en surface que l'on pourrait résumé par un simple vas et vient entre tantôt sa fragilité/doute/sale gueule et soudainement crescendo sa délicatesse/showman/souriant/confiance. J'ai dans un coin de ma tête l'idée de ma montre et "où peuvent bien en être sur le cadran les aiguilles des heures et des minutes" me dis-je. La seconde partie qui aurait pu en vérité être la plus passionnante se trouve être comme un mauvais gâteaux ou un mauvais four (à voir) retomber et confirmer mes craintes des 3 axes développés non maladroitement mais sans juste trop propre, trop clinique et dans la première partie du film et donc sans réel volonté d'interprétation.


Ici, c'est du sérieux, la mort est mise sur la table comme sentence ultime des crimes de Fleck/Joker. Cette seconde partie elle aussi est articulé autour de 3 pivots.

1/ Toute l'intrigue (dans le cadre de sa relation construite avec l'avocate) sur la capacité de la défense de cette dernière à faire tenir le narratif d'un Fleck qui est aussi Joker pour expliquer ses crimes face à des juges peu convaincu.

2/ le second pivot est sa relation avec Harley, qui assite aux multiples séances de plaidoirie et qui peu à peu se mue en la Harley Quinn que l'on pense connaitre avec ses choix de maquillage et de costume qui dans le cadre de son amour avec Joker souhaite le voir sortir du bois pour finir à son tour sa propre transformation (que l'on fini enfin par voir sans eclat). Elle exerce son influence, réponds aux interview, tente de tirer la couverture. Elle a menti à plusieurs reprises pour romancer les conditions de la rencontre avec Joker en partie 1 mais cela n'a pas d'importance en vérité, Harley a son agenda, et cela consiste à forcer Fleck à s'abandonner pour Joker, toujours sur fond de peine de mort et d'une avocate qui se sent bien seul pour aider Fleck qui de plus en peine à croire à son story telling.

3/ Le dernier pivot (en dehors de la relation annexe mais néanmoins importante avec le maton, passé sous silence pour mieux tenté de nous puncher dans l'estomac mais "keuneni") consiste à cette intrigue entre la popularité montante de Joker qui existe hors de son contrôle et son incapacité à apparaitre innocent aux yeux du tribunal si bien que l'intrigue sur sa capacité à se défendre n'est plus en jeu (oui au passage il décide dans son bulguiboulga de voyage psychique entre Fleck et Joker par l'influence des deux relations avocate / Harley, à abandonner son avocate pour finir seul à se défendre).


Le problème de ce pivot dans l'intrigue, c'est que le film ne prend pas le parti pris comme le 1er film de nous créer une empathie sur le personnage avec laquelle il aurait pu jouer longtemps pour nous amener là ou il veut nous amener (si ce n'est une timide incursion dans les pensées de Fleck et de sa mère par le témoignage de la voisine et de la lecture du journal intime de fleck). Non le film se contente d'humaniser le personnage en le rendant banale par la façon dont sa mort subvient à la toute fin (oui désole je vais vite à la fin, y'a pourtant des scènes assez marquantes: comme l'explosion du tribunal par sa horde d'excité), car il a contrarié le maton dont il parle en mal au tribunale. Pris dans son ras le bol et son sentiment d'être seul face au show dans lequel tous l'attende (Joker pour les uns, Fleck le simple meurtier pour les autres), Fleck cède à Joker pour se terrer et lamentablement échouer dans son plaidoyer. Incapable de tendre les bras à l'avocate pour s'aimer, il choisi la relation la plus toxique et la fin la plus banale qui soit pour un personnage qui aura été pendant tout le film monté en épingle pour tenter de nous faire croire qu'il pourrait devenir le Joker que nous connaissons.


La mort de Joker n'est pas étonnante en soit, c'est le destin de beaucoup d'individus incarcérés et tué en prison. Non le vrai problème réside dans l'envie par le réalisateur de nous faire croire que déposséder le spectateur de son rôle iconique du psychopathe fou préféré est du génie. Tout ce gâchis de pellicule (numérique) pour arriver à cette fin minable pour un film qui aura surtout trainé en longueur et en conjecture pour pas grand chose. Si bien qu'aucune intrigue n'a d'importance et qu'étant traité pratiquement a égalité parfaite, aucune n'a de poids et fini par donner l'impression que le real voulait de toute façon nous amener à cette fin sans risquer de réellement nous tromper (une lente masturbation ennuyeuse) ou le sujet principal abordé n'est qu'effleure. La folie d'une société du spectacle en vérité dénué d'émotion et de réel empathie est un de mes sujets préféré dans le cinema, pourtant ici la matière était présente. Pareil la faillite du système carcérale à réhabiliter les individus même banal ou fou ne prends pas comme thématique non plus.


Ce film parle d'un fou populaire, pourtant à aucun moment cette folie n'est effleurée, aucun contraste n'est crée réellement. Aucune présentation de la folie de la société comme le 1er film. Ici en définitive tout rentre dans l'ordre, un premier film pour nous faire sentir mal d'apprécier à demi mot le joker, et un film pour le désacraliser pour revenir dans les rangs de la normalité. En définitive ce film s'inscrit parfaitement dans notre société moderne, tenter de créer des émotions mais les réprimer.





EmmanuelHeurtier
5

Créée

le 3 oct. 2024

Critique lue 23 fois

Dr Manhattan

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