J'ai l'impression que Todd Phillips a eu droit à un gros rappel à l'ordre politique de la part de ses amis pour changer le message de son film. Le premier, c'est l'histoire d'un homme fragile, malade, écrasé par la violence de la société, qui perd graduellement les plombs de manière définitive tandis que tous les verrous dont il bénéficiait sautent. La violence subie l'entraine toujours davantage dans la folie. Et la folie du personnage embraye sur la folie de la société entière qui explose en violence nihiliste dont le Joker est le héros.
Message puissant. Trumpiste ou anti-trumpiste selon ce qu'on en retient.
Ouais mais bon là c'est à nouveau les élections aux USA, donc plus question de sortir un brulot pareil. Donc c'est un film à bocaux. Le bocal de la taule et celui de sa tête. Le plus dingue et le plus scandaleux c'est que cette fois la violence subit le stabilise et lui fait du bien. Il a l'air pas trop mal en taule, sous médoc, avec les gardes qui se foutent de sa gueule. Ce qui le fait décoller cette fois, c'est la rencontre avec Harley, qui finit par prendre totalement le dessus. On a demandé à Todd Philips de détruire son personnage. Donc après un bon gros tabassage en règle, il se rend à l'évidence : y a pas de Joker. C'est con, c'est un peu le titre du film en fait.
On retiendra donc le tabassage comme traitement approprié aux psychoses et la scène de sexe consensuelle (non forcée) la plus anti-érotique de l'histoire du cinéma.