Joker 1 . Quel film ! Je fus comme beaucoup emporté dans cet élan de folie, de rébellion, d'envie de danser et d'envoyer valser les codes de la société.
Puis, après cinq années, on nous fait découvrir la bande-annonce et nous annonce qu'il sera le blockbuster de l'année ! Tous les fanatiques de ce film sont donc allés voir cette suite tant attendue. Mais, l'immense majorité n'a pas aimé, voire l'a détesté. Pourquoi ? Car le public voulait voir un fou en ville, une bête de scène, décimant des personnes à tout va (avec humour, et du noir ), avec en plus une Harley Quinn toute aussi déchainée!
Certes ça fait saliver (moi le premier) mais Todd Philips a eu l'intelligence de proposer une évolution du personnage jamais explorée auparavant. Celle de montrer que ça n'a pas de sens, d'être constamment un fantasme du peuple, Joker n'est que l'alibi d'un homme qui en marre de cette vie misérable (développé dans le 1 où on le voit constamment martyrisé, sans famille ni ami, le tout dans une ville pauvre où la délinquance et l'indifférence prennent le dessus), ce n'est pas juste un tueur, c'est un homme qui subit tellement de haine qu'il se défend, un homme sensible qui veut juste avoir une belle vie.
Et dans ce second opus on voit Arthur Fleck (l'homme derrière Joker) aller en prison. Là-bas, il va découvrir ce dont il avait toujours besoin : l'amour. Cet amour est Lee Quinzel, une femme d'apparence folle qui dit avoir les mêmes opinions que lui. Et au cours du film on voit un homme se questionnant sur ce qu'il est vraiment et sur une femme qui l'aime pour ce qu'il n'est pas.
Petite nouveauté ajoutée à cet opus, c'est une comédie musicale. Une comédie musicale où sont repris des standards de l'époque (Frank Sinatra, Judy Garland, Nat King Cole et j'en passe) à travers les voix des deux protagonistes principaux (Joaquin Phoenix et Lady Gaga) ils arrivent à transmettre une émotion en employant une voix pas forcément juste et cassé, mais qui arrive à nous donner une sensibilité et quelque chose de touchant.
Todd Philips crée des séquences qui sont fantasmées par Joker et sa compagne qui se déroulent dans leurs têtes, elles sont colorées et leur servent à oublier un peu le monde sombre dans lequel ils vivent (mention spéciale à Lawrence Sher pour son travail de lumière qui participe grandement à l'ambiance du film).