A la fin de "Joséphine",sorti en 2013,l'héroïne filait le parfait amour avec Gilles,l'homme dont elle était amoureuse.C'est toujours le cas,peut-être même un peu trop car les deux tourtereaux n'arrêtent pas de niquer,au point que Jojo,qui apparemment ignorait tout des lois de la reproduction, découvre avec effarement qu'elle est tombée enceinte.Et là c'est le drame.La fille,pas très équilibrée,panique à l'idée de devenir maman et se met à accumuler les excentricités débiles,comme elle le faisait dans le premier film en devenant amoureuse.Il semblerait que Marilou Berry ait particulièrement apprécié ce personnage,issu des BD de Pénélope Bagieu, qu'elle incarnait en 2013 puisque non seulement elle reprend le rôle mais elle en profite en plus pour faire ses débuts dans la réalisation avec cette suite.Elle s'est entourée d'une belle équipe de winners,notamment l'incertaine scénariste-dialoguiste Samantha Mazeras,prototype de l'inconnue qui gagne à le rester,et l'ancien "enseignant" de la Star Academy Matthieu Gonet qui s'est visiblement dégoté un CDI de musicien attitré des plus grosses daubes du cinéma français."Joséphine" était déjà mauvais mais là on franchit allègrement un palier,voire plusieurs,tant l'oeuvre atteint la perfection dans la nullité absolue.Franchement,à ce niveau d'incompétence,ça force le respect car personne n'aurait pu croire ça possible.La réalisation est terne et sans relief mais Marilou,fine mouche ou grosse mouche à merde,croit pouvoir donner le change en utilisant des images accélérées,des scènes oniriques issues de l'imagination de son personnage,une cascade de tubes musicaux sans rapport avec les images mais qui ont le mérite d'interrompre la diarrhée sonore de Gonet ou des protagonistes bien barrés censés apporter de l'humour et de l'originalité.Evidemment rien de tout ça ne fonctionne et le spectateur doit se contenter d'un amas de clichés sur les affres de la maternité entrelardé de pseudo-gags qui,c'est un exploit dans le cadre d'une supposée comédie,parviennent à ne pas être drôles une seule fois.C'est caricatural à fond et épicé par cette bonne vieille vulgarité féministe si prisée actuellement.Tout y passe,garder ou pas le bébé,les nausées,les hémorroïdes,l'entraînement à l'accouchement,la prise de poids,les perspectives d'avenir effrayantes,la libido de monsieur en berne et bien d'autres joyeusetés.Les comédiens,que l'ambiance débile pousse à la surchauffe,se laissent aller à un surjeu plus proche de la crise d'épilepsie que de l'art dramatique.Quant aux personnages,ils sont tous remarquablement stupides et antipathiques,à commencer par cette pauvre Jo,emblème d'une certaine catégorie de femmes modernes,les bobos parisiennes grosses,moches et connes.Son mec est lui aussi conforme aux standards contemporains dans le genre mollasson dévirilisé,sauf au lit, à la botte de sa gonzesse.De beaux spécimens surgissent ici et là,comme les parents de Jojo,des cathos bourgeois naturellement idiots,conformistes et obsédés par les apparences,ou sa soeur,une pimbêche dépressive qui squatte chez sa frangine.On a aussi la mère de Gilles,une post-hippie tarée et enschnoufée,la bonne copine célib libérée qui enchaîne les coups d'un soir en rêvant secrètement au prince charmant,le meilleur pote noir et gay,quota double diversité,le prof d'accouchement totally space ou la supérieure hiérarchique flippée et hystéro flanquée d'un insupportable gamin africain qu'elle est allée acheter au Mali.Comme de juste,tout se terminera par une leçon de morale attendue,tout le monde tombant sous le charme du nouveau-né parce que finalement donner la vie c'est quand même génial et gnagnagna.Si la plupart des acteurs ont repris leurs rôles du premier opus,quelques changements ont été opérés,Sarah Suco succédant à Amelle Chahbi en meilleure amie,Vanessa Guide remplaçant Alice Pol en soeur de l'héroïne,et surtout il y a le turn over des parents,exit Olivier Cruveiller et Françoise Miquelis,bonjour Patrick Braoudé et,quel heureux hasard,Josiane Balasko qui est également la mère de Marilou dans la vraie vie où on fait des vrais gosses.Une expérience qui sera renouvelée l'année suivante dans "Les nouvelles aventures de Cendrillon",où Balasko est la marâtre de Berry.