Les zombies sont clairement les monstres du cinéma les plus adaptés dans le monde gigantesque des direct to dvd. C'est simple, ils ne coûtent relativement pas cher, sont violents, possèdent la plupart du temps un scénario minable ou catastrophique ( lorsqu'il existe ), excusent le mauvais goût et sont l'occasion rêver pour se faire de l'argent en dépensant peu, et en ne réfléchissant presque pas. Et associez le found footage à ce genre de films gores, et vous aurez encore moins de monnaie à dépenser et de temps à perdre.
C'est simple, avec le found footage, vous n'avez presque rien à faire, si ce n'est filmer n'importe comment. Pour ceux qui ne le sauraient pas, le found footage est le genre cinématographique qui rapporte généralement le plus, et se révèle au final le moins fin sur un point de vue de la mise en scène. Littéralement "métrage trouvé", ce genre filmique consiste à filmer ce que l'on vit et ce que l'on voit, caméra à l'épaule.
Il a été créé par Le projet Blair Witch ( bien que certains disent que c'est Cannibal Holocaust qui en est à l'origine ), et s'est étendu aujourd'hui jusqu'à presque tous les autres genres du cinéma ( la science-fiction avec Cloverfield, à la mise en scène complètement épileptique, l'épouvante avec Paranormal Activity, qui détient le budget record de seulement 15 000 dollars, le gore avec The Bay, étrangement bâché par le public ... ).
Généralement, on justifie le found footage par une caméra ou des documents trouvés en début de film, à la manière de Blair Witch, si je me souviens bien. La question qui demeure est : Peut-on toujours considérer les films de found footage comme du cinéma, ou de l'art, lorsque l'on voit la lourdeur des plans de caméra et la totale absence de cadrages et de mise en scène recherchés et fins?
Bref, vous l'aurez compris, ce genre là, c'est comment faire beaucoup avec très peu. Trop peu, même. Alors, Zombie Diaries, comme vous aurez pu le comprendre suite à ma longue introduction, mélange le found footage au mythe des morts-vivants. Inutile, me dites-vous? En même temps, lorsque l'on voit le niveau du génial Rec ( le premier, et le second à la rigueur, mais surtout pas le troisième, très mauvais prequel ), je ne vois pas comment on peut prétendre faire un bon film, surtout lorsque l'on possède le talent d'une huitre essayant d'attraper une caméra.
C'est un peu cela que fait le réalisateur (?), ou plutôt que font les réalisateurs (??) : ils tentent, de manière tout à fait désastreuse, de réussir à retenir la caméra, qui souhaite s'enfuir de ce lieu maudit que l'on appelle tournage. Car je suis sûr que même elle a compris toute la bêtise de cette chose, toute la laideur du truc. Le scénariste était sans aucun doute en manque d'inspiration ( de talent, dites-vous? ), et les acteurs aussi pour leur prestation ( de talent, encore?! ).
Le manque d'originalité est flagrant, et l'on imagine bien le mec à l'origine de l'écriture de ce truc patiner toute la journée dans la soupe, à ne pas savoir comment se tirer de ce beau merdier, et à imaginer une fin rapide et bâclée pour pouvoir, au plus vite, rentrer chez lui, avec son chèque et des fleurs à offrir à sa femme afin de se faire pardonner pour son égarement scénaristique. Ah mince, ce sont les réalisateurs qui s'en sont chargés? Je retire ce que j'ai dit alors... C'est donc pour cela que la mise en scène est aussi peu inspirée que les dialogues ne sont pas cohérents! Tout s'explique!
Ajoutez à cela des longueurs interminables, qui m'ont forcé à plus me concentrer sur mon portable que sur l'écran, ce que je n'avais jamais fait jusque là, et vous aurez la totale! Vous ne trouverez presque aucune scène d'action, avec des zombies lents et débiles, qui ne sont pas sans rappeler ceux de Romero. Mais les mecs, c'étaient les premiers morts-vivants de l'histoire du cinéma comme on les connait aujourd'hui, et c'était il y plus de quarante cinq ans. Il faudrait évoluer, vous ne pensez pas?
Où est la rapidité de 28 jours plus tard, où sont les scènes d'action de Bienvenue à Zombieland, où sont les personnages attachants de Zombies, que ce film pompe honteusement. Ah oui, mais c'est vrai, pardonnez moi, ce sont de bons films... Et puis, lors des quelques scènes d'action, beaucoup trop rares, ça crie, ça gueule, ça court dans le noir, ça filme horriblement, bref, c'est un beau gâchis.
Et une dernière chose. Le long-métrage s'intitule sombrement Journal d'un Zombie. Mais sachant qu'il traite des enregistrements de survivants humains trouvés par je ne sais plus qui, des militaires je crois, pourquoi l'appeler ainsi? Les titres badass, ce n'est pas à utiliser à tout bout de chant! Un incommensurable gâchis. Une fin minable pour un film qui n'a rien à lui envier niveau nullité. Très mauvais.
Critique publiée sur le blog.