«Chronaca Familiare » (Journal intime) débute avec la mort de Lorenzo (Jacques Perrin), le jeune frère. Enrico (Mastroianni) son ainé se souvient. Souvenirs intimes d’un homme qui a murmuré trop tard, trop retenu, trop maladroitement son amour à son frère mourrant (formidables scènes d’hôpital), car trop longtemps séparés par le souvenir de la mère disparue suite à la naissance de Lorenzo. Souvenir virtuel pour le cadet, mais réel et plein de rancune vis-à-vis de son frère pour Enrico. Sans la moindre lueur d’espoir Zurlini nous raconte une histoire infiniment triste. Si les interprètes sont parfaits (Mastroianni, Perrin et Sylvie) le film souffre d’une première partie aux scéquences si étirées (plans fixes où il ne se passe rien, travellings trop longs) que l’intérêt se trouve atténué par l’ennui. Très dommageable au regard d’un deuxième partie remarquable où la tension et la tristesse submergent le spectateur, tout en évitant tout trait grossier ou tentation lacrymale. Cette pudeur renforce encore le propos, si bien qu’il est permis de regretter une mise en place laborieuse d’une quarantaine de minutes, qui fait passer le réalisateur à côté dun chef d’œuvre.