Quand je pense à ce qu'avait réussi à faire Stephen Chow avec un budget lui aussi colossal pour une production de ce genre, ça fait mal à mon petit coeur. Mais là où ce dernier trouvait une certaine justesse dans les ruptures de tons et même l'utilisation des CGI, Journey to the west 2 se plante dans les grandes largeurs. Restent à sauver les musiques (mais déjà présentes dans l'adaptation du Roi Singe de 1994 autrement meilleure), le personnage de Félicité qui fait écho à la chouette petite romance entre le moine et la chasseuse de démons, alors incarnée par Shu Qi et ressuscitée le temps de quelques plans. On dirait d'ailleurs qu'à partir de ce moment-clé, le film se réveille enfin, avec en plus un climax assez impressionnant où s'affrontent des entités gigantesques.
Le reste se résume à un déluge d'action (sans saveur) et des péripéties légères (pas drôles), faisant intervenir un poisson géant que l'on traîne avec une charrette, un singe psychopathe qui veut tuer son maître par jalousie et se défoule contre les démons, et un cochon qui se tape tout ce qui bouge (même une araignée géante), ce qui est scrupuleusement respectueux de la légende, mais sans le charme et l'équilibre qui animaient la version précitée. Par ailleurs, les effets spéciaux sont plus acceptables que dans les récents essais fantastiques de Tsui Hark, mais le rendu me semble encore trop coloré (tout le début est une horreur en ce sens), et si le casting fait ce qu'il peut, on regrette les anciens, particulièrement celui qui jouait le jeune moine.
Bref, seuls le cadre et la mythologie, exotiques et charmants (sur le papier du moins), et quelques fulgurances visuelles ont retenu mon attention, mais sinon ça m'a paru très loin de ce qu'on peut attendre d'un Tsui Hark en se distinguant à peine des Blockbusters CGIesques que la Chine nous propose ces dernières années.