J'étais étonné, dans le générique de début, de voir la mention de Benjamin Traven, un de mes auteurs préférés, mais dont les romans sont terribles dans leur dénonciation du capitalisme.
Ici, rien de tel. On est dans du mélo pur jus : le patron est amoureux de sa petite employée de patisserie. Il souhaite l'aider, mais elle se débat dans les mensonges qu'elle invente pour se donner une vie qu'elle n'a pas, créant son propre malheur.
Le film a une portée sociale : la jeune femme vit dans un studio d'une grande promiscuité, qui contraste avec la jolie boutique de pâtisserie très années cinquante. Les dialogues sont très convenus, et l'histoire se déroule sans grande surprise ni tension dramatique. Si c'était un film américain ou français, il serait très moyen. On peut apprécier l'originalité du décor mexicain (dont on voit quelques images de rues, lors des fêtes de noël et des pinatas). En revanche la pression sociale pour se marier et avoir des enfants est terrible : le personnage de la collègue délurée, qui, sous l'influence des mensonges de Louisa, se découvre une vocation pour le mariage est d'une morale conservatrice assez navrante.
Bref, à l'image des pâtisseries que monte Louisa, nous sommes face à une pièce montée assez lourde et sucrée.
Synopsis
Une jeune femme naïve arrive à Mexico après la mort de sa tante. Sur une lettre de recommandation, elle est embauchée comme patissière. Elle est douée ; le patron, un veuf, l'aime, mais elle vit dans un monde de fantasmes romantiques.
Un homme la fréquente, et lui promet le mariage. Elle s'en ouvre à ses collègues, qui n'en reviennent pas. Elle se prépare pour le grand jour, mais il ne vient pas. Elle se retrouve seule, à l'église, en robe de mariée. Elle décide de vivre son fantasme malgré tout : elle fait un photomontage de l'homme avec elle en robe de mariée, lit un livre sur le mariage et fait croire à ses collègues qu'elle découvre la vie conjugale. Elle prétend même être enceinte, et trouve des artifices quand ses collègues veulent voir le bébé. Le patron, lui, voit bien que quelque chose cloche. La jeune femme abandonne le berceau avec le faux bébé devant une institution de charité.