Aujourd'hui, plus que n'importe quand auparavant, la jeunesse est une obsession. Pour être dans l'ère du temps, il faut être jeune. Du moins dans sa tête et en avoir l'air. C'est pourquoi on retrouve souvent des actrices tourmentées, dont la DLUO est largement dépassée, dans des films de vieux cinéastes ayant toujours été bidons, comme celui de Pretty Woman, qui s'obstinent à faire de «vieux» films pour les jeunes. Enfin pour les jeunes cons.


On retrouve ici tout ce qui donne envie de casser du vieux à coups de batte à clous. Le film crie «je suis jeune, aimez-moi» sans arrêt, en se forçant à placer à chaque séquence du Instagram, du Twitter, du Skype et tous ces trucs de baltringues, pour faire croire aux spectateurs qui ne demandent qu'à y croire, qu'ils sont eux aussi tendance que ces actrices, alors que ce ne sont que des mange-merde qui se réconfortent avec un film «pas prise de tête, qui détend, rend joyeux».


Pourtant Joyeuse Fête des Mères est un film gentil, ça se suit bien avec son calibrage. En fait c'est le genre de film à mater avec une connasse sans trop souffrir. D'ailleurs, ce film est lui aussi un jolie connard. Un guignol trop gentil qui ne peut s'empêcher d'aborder tout et n'importe quoi pour se donner une image. Vas-y que ça parle de gouines, de mélanges raciales, de mamans qu'utilisent Skype, comme si c'était et ça faisait «hype». (...) C'est juste désespérant.


Vous voyez, c'est ce genre de comédie où il y a une fête des voisins. Une fête des voisins réussie. Eh bah tout est aussi faux que ça. C'est ce genre de comédie où il y a un mec marrant qui s'improvise prêtre pour faire un beau mariage. LE truc ringard depuis la fin des années 90. Depuis Friends. LE truc surréaliste qui fait rêver les pouffiasses qui sortent avec le même mec depuis leurs 16 ans, qui sont encore les seuls à trouver ça vraisemblable, à y croire.


Ici rien n'est crédible. Tout semble forcé, du char en forme de vagin à la prestation hip-hop de Jason Sudeikis, en passant par les mignons enfants qui forcent leur père à faire le deuil de façon trop mignonne. D'ailleurs le réalisateur n'est là que pour faire du mignon au détriment de la cohérence. Il n'y qu'à voir l'immonde scène où Jennifer Aniston drague par hasard le père célibataire, qui plus est travaille comme de par hasard dans son club de gym, dans le supermarché. Ça papote en faisant la queue devant la caissière, puis «oh une autre caisse est ouverte, au revoir»… PUIS ÇA SE BARRE SANS PASSER LES ARTICLES. Donc un moment, faut peut-être qu'il aille se faire enculer ce réalisateur de mes couilles avec ses pneus crevés, ses fusibles qui disparaissent, ses gens qui répondent au Skype des autres, ses filles qui retrouvent leur maman et toutes ces autres facilités d'enculés.


C'est bien gentil de faire un film gentil. C'est bien beau d'avoir son casting de bonnes nanas quarantenaires en mode Cougar Town. Mais ça serait bien d'avoir l'idée avant de se lancer dans un film de Fête des mères. Et non se dire «faisons un film de fête des mères» pour en découler des idées. Car là il n'y aucune intrigue valable, et le film à un rendu terriblement quelconque. D'autant plus que la perruque rousse Playmobil de Pretty Woman lui enlève tout sex-appel. Donc tout son talent.


Puis de toute façon, ce film finira comme l'éphémère Valentine's Day. Vous savez le film où on se croit romantique à inviter sa meuf à le voir parce que ça parle de la fête qui arrive bientôt et qu'on le fêtera ensemble comme des amoureux. Là c'est pareil, tu penseras faire plaisir à ta mère en l'emmenant voir cette connerie, et elle te dira que c'est bien, surtout d'avoir passé ce moment avec toi, alors qu'au fond elle aura préféré le collier de nouilles du petit frère. Puis enfin ce film tombera dans l'oubli après sa date de péremption correspondant à cette fête des mères du 29/05/2016. Et c'est tant mieux.


Enfin jusqu'à que d'autres tchouins le ressortent l'année suivante en pensant faire plaisir à maman, alors qu'en fait la vieille aurait préféré voir la suite de 50 nuances de Grey

Alex-La-Biche
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le 28 mai 2016

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Alex La Biche

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