Paix Sur Terre ...Même En Temps de Guerre

Comme tous les ans, à cette période, il y a une chose qui me fatigue : les téléfilms de Noël où on ne voit que des enfants vivre des aventures niaises avec un pseudo-père noël ou des parents; si ce ne sont pas des adultes qui vivent des histoires d'amours et apprennent l'esprit de Noël dans des aventures vraiment simplistes. Bien sûr, il y a d'autres films qui ne se fatiguent pas et font des plagiats de Maman, J'ai Raté l'Avion, Un Jour Sans Fin ou du Drôle de Noël de M Scrooge. C'est triste car les meilleurs films de Noël sont surtout ceux qui captent l'esprit de Noël sans pour autant nous le montrer lourdement (comme les films cités) où qui prend Noël comme un contexte (Die Hard, Batman Return). Ce film est un mixte des 2 mais avec une différence de taille. Il s'agit d'une histoire vraie...que la France a préféré enterrer pendant des années (et après on dit qu'on ne respecte pas les symboles de la République avec le bas relief de l'Arc de Triomphe défoncé...).



Paix Sur Terre...aux hommes de bonne volonté



Ce film de Christian Carion est assez sobre pour un film de guerre. N'espérez pas à Au Revoir Là-Haut. Ici tout est scolaire et classique, privilégiant les scènes d'ensemble ou centrées sur les personnages qu'un film avec une mise en scène inspirée. Cela dit, j'aime bien le début plutôt classe avec le montage des 3 écoles : françaises, écossaises et allemandes. Le travail du son et le silence est aussi à retenir. Et, c'est un petit peu le problème du film. Il n'est pas extraordinaire au niveau de la réalisation. Cela reste vraiment classique. Ajouter à cela un rythme très lent la majeur partie du film et on peut facilement trouver le temps long. Par contre, c'est bien qu'en version française les protagonistes écossais et allemands conservent leur langue...dans la version ciné. La version télévisuelle les font tous parler en français. Faute grave sur ce coup là ! Du coup, on va passer aux personnages.



L'Opéra dans la neige



D'une part, je trouve bien que le film se focalise sur des personnages précis dans les 3 camps. Cela dit, les personnages qui sont vraiment mis en avant sont le couple Nikolaus Sprink / Anna Sørensen.


Nikolaus Sprink (Benno Fürmann) et Anna Sørensen (Diane Kruger) sont un couple de chanteurs (un Ténor et une Soprano) amoureux mais dont la mobilisation de Nikolaus l'armée allemande les empêchent de vivre ensemble. Le fait qu'il soit un chanteur induit que naturellement il anime le chant de noël pour les allemands, mais pris dans l'esprit de Noël, brave l'interdit en chantant au milieu de la tranchée. Anna est bien plus un soutien pour Nikolaus mais est sympathique.


Du coté allemand, nous avons le supérieur Horstmayer (Daniel Brühl) est un supérieur droit mais juste et son charisme fait qu'il en impose beaucoup dans l'armée allemande (pas encore vraiment dans l'antisémitisme, le personnage étant juif). Il est le premier à décréter une trêve pour permettre aux soldats de poser les armes.


Il y a aussi quelques soldats dont Jörg mais on est vraiment centré sur Nikolaus et Anna


Dans le camps français, on a le lieutenant Audebert (Guillaume Canet) et Ponchel (Dany Boon). Ok, Guillaume Canet joue toujours Guillaume Canet mais Dany Boon avec son style est assez marrant et ne se contente pas d'être un comic relief du Nord (oui, il dis son "hein ?" de Bienvenue Chez les Ch'ti). D'ailleurs, malgré le coté très limité de leur caractère, ils sont quand même des personnages sympathiques, bien plus méfiants envers leurs ennemis et alliés, mais arrivent à déposer les armes.


Cela dit, on a Gueusselin (Lucas Belvaux) personnage sympathique du camp français et le général Audebert (Bernard Le Coq) en tant que supérieur hiérarchique du lieutenant (et son père) qui est impressionnant.


Dans le camp écossais (ou britannique), le personnage le plus mis en avant est le Pasteur Palmer (Gary Lewis) qui est l'élément de bonté et médecin dans cette section. Il le fait par amitié pour Jonathan (Steven Robertson), un jeune soldat écossais sous l'autorité du Lieutenant Gordon (Alex Ferns).


Ce qui est bien est qu'on a dans ce film une vraie variation des mentalités de l'époque mais en indiquant bien que les soldats étaient ce qu'ils étaient; des soldats enrôlés par sens du devoir que par conviction. De plus on est dans une zone où chacun avait des idées bien définis de l'ennemi d'en face alors qu'ils étaient des hommes comme eux, mais avec une histoire et dans des camps différents.



On les aura ! Ou pas



Je me souviens de cette affiche sur le 2e emprunt à la défense nationale avec le slogan "on les aura !" avec un poilu plein d'entrain. C'est bien que le cinéma a fait l'effort que la Guerre est une chose que personne dans les 2 camps en voulait et c'est ce qu'analyse bien le vidéaste Bolchegeek ici. Là où la Seconde Guerre Mondiale a cette aura d'une guerre contre une force vraiment tyrannique limite maléfique, la Première est une guerre qui n'a pas la même porté dans le cinéma, où les soldats sont bien plus désabusés (sauf dans le film live Wonder Woman, mais même dans ce cas là, le grand méchant est le Dieu Arès qui donne les moyens au "mauvais" camp de vaincre l'ennemi et garde quand même cette aura de guerre bien moins patriotique que la seconde). Ici, le film nous raconte une histoire vraie qui s'apparente dans les 2 camps comme une trahison alors qu'ils ont fait preuve d'humanité. Mais cet acte de trêve a eu des conséquences inattendues : comment combattre un ennemi avec lequel on a fraternisé. En effet, en réalité, les événements du films se passaient sur plusieurs fronts différents alors qu'ici tout est regroupé de manière à ce qu'on s'attache beaucoup aux personnages. Ici, les supérieurs ne veulent plus combattre ce qu'ils estimaient être l'ennemi et sont accusés tous de traître. Même le pasteur remet en cause la décision de l’évêque à son égard. Et évidemment, ce qui devait arriver arriva


Dans une scène, on voit Ponchel habillé en soldat allemand se faire tuer par Jonathan


Maintenant, c'est plus l'absurdité de la guerre qui est mise en avant. Je trouve ce film vraiment bien écrit dans la monté de la complexité de la situation, même si le rythme trop lent du début l'handicape. Mais vers la fin, chacun prend une décision lourd de conséquence comme les supérieurs ne pouvant plus se permettre de tuer qui que ce soit, ou le couple Anna et Nikolaus ne voulant plus demeurer en Allemagne décident de se constituer prisonnier politique dans le camp français. Bref, une histoire toute simple qui devient compliqué et prenant



...Et Bonne Année



Il s'agit d'un film à voir même au delà d'être un film de Noël. Il s'agit d'un devoir de mémoire pour ce film. Il fait parti de ces films qui montrent le véritable esprit de Noël, le vrai sens du mot miracle. Il est très loin d'être parfait mais il s'agit d'un film à voir sur une histoire méconnue (et non apprise dans les livres d'histoires français, de ce que je sais) mais d'une histoire vraie qu'on a tenté de faire oublier.



Je vous souhaite Un Joyeux Noël et une très Bonne année


Créée

le 24 déc. 2018

Critique lue 718 fois

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Neo Cosmic

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