Judas and the Black Messiah est un drame historique réalisé par Shaka King avec Daniel Kaluuya et Lakeith Stanfield dans les rôles titres.
Ce film d’environ 2h raconte l'histoire de deux hommes à la fin des années 1960 : l’un est le jeune leader du Black Panther Party à Chicago, Fred Hampton, et le second est William O'Neal, un délinquant de Chicago infiltré comme informateur au sein du parti sous les ordres d’un agent du FBI.
William O’Neal est “recruté” après s’être fait arrêté lors d’une tentative de vol. L’agent Mitchell lui propose un marché : soit il va en prison soit il infiltre le Black Panther Party, se rapproche et manipule leur leader et fournit des informations au FBI. Le leader, Fred Hampton, quant à lui, essaie d’unir les groupes luttant pour la liberté des afro-américains mais aussi de mobiliser la population de Chicago contre les violences raciales.
Ce long métrage aborde plusieurs sujets comme la répression policière, la violence et la discrimination raciale. Il cible particulièrement le harcèlement par la police, ce qui peut aller jusqu’à la mort des membres des Black Panthers. Un double racisme est aussi présenté : celui que Fred nous montre et celui où le FBI manipule O’Neal.
Dans l’ensemble le film a des airs de Scorsese, il est immersif et porté par un bon duo d’acteurs, même s'il est un peu long. Il est aussi difficile de se rendre compte que Fred Hampton était en réalité très jeune, seulement 21 ans. Malgré cela, Daniel Kaluuya est impressionnant, il est charismatique, surtout dans les scènes de discours. Sa prestation est encore plus remarquable quand on sait qu’il est anglais et qu’il a dû beaucoup travailler pour avoir un tel accent américain. Lakeith Stanfield est très bon aussi, on ressent bien son dilemme et la façon dont il ment aux autres mais aussi à lui-même. Le rôle de l’agent du FBI joué par Jesse Plemons est aussi plus complexe qu’il n’y paraît.
Judas and the Black Messiah va plus loin qu’un simple drame biographique ou une histoire de trahison. Il permet de se questionner sur ce que les autorités américaines ont été amenées à réaliser pour faire passer le Black Panther Party comme “le plus grand danger”, ceci montrant bien qu’elles se sentaient menacées. De même, en sachant que ce film est une histoire vraie, il est encore plus choquant de se rendre compte de jusqu'où le FBI a pu aller pour faire taire des leaders et les discréditer.