Un film dont le thème est très intéressant: les Black Panthers et leur lutte pour faire reconnaître l'homme noir afro-américain dans la société étasunienne et stopper leur oppression.
Le propos est casse-gueule mais le potentiel est grand. On peut y reflété la société actuelle, bousculer les idées reçues, faire réagir et réfléchir ses contemporains: bref, foutre un grand coup de pied dans la fourmilière en activant les sentiments nostalgiques d'une époque où (presque) tout semblait (encore) réalisable...
Le problème est que le métrage manque d'un intérêt flagrant. La durée est trop longue. L'histoire avait cela d'intéressant qu'elle traitait la cause par le petit côté de la lorgnette en se focalisant sur une antenne locale du mouvement.
Ce qui en faisait une force au départ se transforme au fur et à mesure du récit en indifférence. Certes, on ne peut que constater que ces jeunes forces vives du mouvement sont broyés par le système et condamner à se battre contre des moulins. Mais leurs petites histoires viennent contrarier la grande et obscurcissent le discours du film.
A part Daniel Kaluuya, magnétique et charismatique tel un gourou ou un nouveau Malcolm X, les autres personnages sont transparents à commencer par l'autre figure essentielle du film (mention spéciale pour Dominique Fishback, compagne du président). Lakeith Stanfield est inexistant et ne nous fait pas ressentir sa dualité et son conflit intérieur.
Il manque un souffle que l'on n'éprouve qu'en de trop rares occasions fugaces comme le discours de retour d'Hampton après la prison. Beaucoup de paroles et peu d'actes.
Belle tentative de reconstitution mais manquant d'énergie, de réflexion et de révolte.