Éloge de la chute
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2004 ; on était alors dans la période faste du cinéaste et on voit ici un plaisir permanent dans la réalisation. C'est un terrain d'inventivité incroyablement ludique qui dégage une assurance jamais prétentieuse tout en étant incroyablement formaliste avec une photographie superbe et des enjeux constamment décrit par la caméra et non les dialogues. Le scénario n'est d'ailleurs qu'un prétexte, pratiquement abstrait, qui se veut un hommage à Akira Kurosawa et qui ne repose essentiellement que la forme et l'alchimie des comédiens. Mais quand on essaye de décrire le scénario, ça ne veut pas dire grand chose et c'est bourré d’invraisemblances qui sont constamment détourné par un humour à froid des plus réjouissant.
Ca fait partie des titres à priori mineur du cinéaste et qui s'avère pourtant parmi ses plus personnels. Il y a déjà l'hommage à Kurosawa mais on retrouve aussi ses thèmes de prédilections : le goût du jeu, la complémentarité de l'amitié-rivalité et la valorisation de l'échec. Et il y a donc cette réalisation que j'ai trouvé euphorisante qui enchaîne les morceaux de bravoures avec nonchalance, décontraction et, disons-le, plénitude fusionnant l'aisance et la rigueur comme peu de cinéaste l'ont réussi. La présentation des 3 personnages est un pure régal, comme leur rencontre qui lance alors un pur festival de scènes irrésistibles : la séquence dans les toilettes, l'étourdissant dialogue dans la boîte de nuit, la course poursuite nocturne avec l'argent volé, le combat dans la boîte de nuit sous le regard imperturbable de Tony Leung Ka-fai, Louis Koo retrouvant le plaisir du Judo, les différents affrontements aux chorégraphies plus dansantes que jamais et le final dans les herbes qui renvoie directement au film japonais d'origine.
A part quelques petits relâchement avant la dernière ligne droite, c'est du pur cinéma aussi iconique que grisant. C'est bourré d'idées géniales et originales que ce soit dans la caractérisation des personnages, les ellipses, l'éclairage ou les touches décalés. J'avais un sourire béat du début à la fin.
Créée
le 13 juin 2018
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