Imaginer comme un hommage à Kurosawa et à son premier film "La légende du grand judo". En cherchant bien, on voit des signes, disséminer dans tous le film. Par exemple, avec l'utilisation d'une chanson traditionnelle japonaise qui rythme le long-métrage, par des éléments scénaristiques et surtout par la scène finale.
Comme souvent chez les réalisateurs prolifiques (plus de 70 films à son actif), il y a à boire et à manger. Là, on est pas dans une oeuvre majeure du cinéaste. Principalement parce que le scénario n'est pas à la hauteur. Parfois confus, souvent kitsch (l'utilisation balourde des musiques pour accentuer l'action), l'histoire ne raconte pas grand chose. Hors combat, les scènes humoristiques sont, comme souvent chez Johnnie To, assez drôle et touchante à la fois. Mais dès que le film tente d'être plus sérieux, on tombe vite dans le pathos le plus mielleux. En faite, les personnages errent dans le film sans véritable but et à un moment ça devient un peu longuet. Même la musique très simpliste, style pub télé, caractéristique de ses films, et qui provoque un décalage entre l'image et le son, que j'aime beaucoup d'habitude, finit par m’agacer.
Le scénario est, au final, qu'une excuse pour mettre en lumière sa maîtrise en terme de réalisation. Tout le travail sur la lumière, la recherche et la variation dans les plans, les angles de caméra, la manière dont il filme les combats de judo mais aussi la ville en utilisant différentes techniques, est magnifique. Johnnie To est un styliste, totalement décomplexé (comme beaucoup de ses contemporains hongkongais) qui n'a pas peur d'en faire trop. Et il n'essaye pas de le cacher. Chaque plan est un objet artistique à part entière. En résumé, on sent un véritable amour du cinéma. Et c'est surement son plus belle hommage à Kurosawa.
A noter la pub pour les rasoirs Gillette avant le générique de fin.

Belane
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le 1 févr. 2020

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