1969, année de la mort de Judy Garland. 1969, année de naissance de Renée Zellweger. Est-ce une coïncidence ? Oui. Toutefois, on pourrait pousser le vice en rajoutant que ce traitement de la déchéance de Judy Garland provoque la renaissance d'une autre actrice, Renée Zellweger, qui désormais auréolée du Golden Globes de la meilleure actrice pour un film dramatique va potentiellement pouvoir retrouver sa gloire d'antan. Ou pas. En fait, je n'en sais rien, je ne suis pas médium.
Ne connaissant pas le futur, je peux néanmoins parler du présent. Et le présent, c'est le passé, puisque l'action du film se situe six mois avant le décès de Judy Garland à un instant de sa vie où elle se retrouve complètement mis à l'écart aux Etats-Unis, sortant de quatre divorces, n'ayant plus un sou ni même un domicile. Elle doit alors se rendre à Londres, qui est visiblement le seul endroit au monde acceptant de la booker convenablement. Le film commence, et d'emblée, le rythme de ce dernier est inégal, allant du "bien" au "il reste combien de temps ?" en passant par du "mouais". Par beaucoup de "mouais" d'ailleurs, parce que même s'il n'est pas foncièrement mauvais, Judy n'apporte strictement rien d'intéressant ou de captivant. Que ce soit au niveau de la mise en scène très conventionnelle et assez plate qui ne se démarque un minimum que lors des scènes de flashback (à l'image de la scène de la piscine, qui reste à mes yeux le meilleur plan du film, ce qui en soit n'est pas fou non plus). Que ce soit au niveau des musiques qui ne marquent pas vraiment les esprits. Ou encore au niveau du jeu d'acteur qui est loin d'être aussi faramineux que ce que les nominations disent. Car Renée Zellweger est loin d'être exceptionnelle. Elle n'est pas mauvaise non plus. Elle est l'illustration même du "mouais". Au niveau acting, c'est sur qu'elle a les cheveux courts et noirs, mais son visage constamment déformé par les mêmes grimaces que celles de Bridget Jones nous rappelle sans cesse que oui, c'est bien elle. Musicalement, je la préfère dans Chicago même si je n'ai pas revu ce film depuis très longtemps et que je ne suis peut être pas vraiment objectif pour le coup. En tout cas, rien de transcendant. Du correct, sans plus. Ce qui fait, à mon avis, qu'elle soit tellement remarquée, c'est par l'absence totale de profondeur des personnages gravitant autour. Et pourtant, le casting anglais réuni pour l’occasion est de toute beauté, mais ne servira malheureusement qu'à être des figurants de luxe. Alors, à chaque plan, c'est Judy. Du Judy tellement partout que ça en devient lassant parce que j'aurais tellement aimé que Rufus Sewell perce l'écran comme il en a si bien l'habitude. Mais non. Bon, en même temps, le film s’appelant Judy, fallait pas non plus s'attendre à autre chose. Petite mention peut-être pour Richard Cordery jouant l'ombre menaçante de Louis B. Mayer, patron de la MGM qui démontre que même avant Harvey Weinstein les producteurs étaient les big boss d'Hollywood, ne craignant guère de faire des allusions sexuelles à une mineure et à la détruire psychologiquement à base de body shaming.
Bon, voilà, c'est déjà pas mal. Un petit point sur le scénario peut être, qui est aussi "mouais" que le reste. Vraiment pas fou (mais bon, c'est un biopic, c'est plus ou moins normal), il ennuie sur la longueur et surtout sur la fameuse question récurrente de savoir si à chaque représentation Judy va monter sur scène ou non. Je vous laisse là dessus. Je vous fais des bisous, et ce même si je ne vous connais pas, et ce même si vous avez des hépatites !