Un journaliste vieillissant (incarné par Clint) tente de sauver la tête d'un Noir accusé de meurtre mais qu'il croit innocent. Les plus cinéphiles s'apercevront que ce sujet a été (bien mieux) traité par Henry Hathaway dans un polar noir de 1948, Appelez Nord 777 qui voyait James Stewart tenter de sauver un condamné à mort. L'ennui, c'est que l'on sait dès le départ que ce Noir est innocent et qu'il sera sauvé au terme d'un suspense haletant où le temps s'écoule inexorable égréné par une pendule. Clint galvaude un peu l'aspect thriller de son film, malgré un potentiel bien mis en place, mais se rattrape car l'important ici n'est pas tant son sujet mais le propos du réalisateur Eastwood.
A première vue, le film semble convenu, c'est certes un plaidoyer contre la peine de mort et l'erreur judiciaire, mais c'est le discours sur la société qui est important, Clint donne son point de vue sur une certaine presse, la religion, la culpabilité et le racisme, ce qui nous vaut des joutes verbales des plus savoureuses et désopilantes entre Clint et James Woods, son patron et néanmoins ami, de même que les scènes de prison et les face-à-face entre le condamné et son épouse témoignent d'une grande dimension humaine.
On peut grincer des dents quand Clint s'englue dans un récit tiré par les cheveux où la course contre la montre du journaliste se veut trop démonstrative, en récupèrant avec une trop grande facilité des preuves qui permettent d'innocenter l'accusé, le tout enrobé dans un suspense qui fonctionne trop bien. Malgré ça, le film reste efficace et le beau casting qui supplée Clint, est de première qualité avec James Woods, Isaiah Washington, Denis Leary, Lisa Gay Hamilton, Diane Venora ou Bernard Hill...