Musique - On remercie Louisette.


Je vais pas souvent au ciné. Pourtant je suis membre de SensCritique, t'as vu, mais comme ça je te l'avoue de but en blanc, j'suis pas un assidu de la salle obscure.


...


Mais bon, de temps en temps, je donne de ma personne. Récemment, j'suis allé avec d'éminents membres de ce site voir un truc qui traînait pas du tout dans mes recommandations, un film qu'on m'a dit qu'il avait inspiré Michael Bay. C'était sur la première guerre mondiale, apparemment, avec des chouettes explosions pour l'époque, des images d'archives même, réalisé par un français du nom de Truchaud.


C'est comme ça qu'on me l'avait vendu, mais les cuistres qui m'entraînèrent dans cette périlleuse séance avait oublié de me parler de l'autour.
Moi je rentrais confiant, les yeux brillants déjà à l'idée de voir de belles explosions, des poilus s'écharpant, du sang, des tripes et de la bidoche. Le tout emballé avec une histoire d'amitié sur fond de jalousie amoureuse, j'étais conquis !
Puis finalement Truffaut met un temps fou à nous montrer son action, il fait bien trop durer le suspens ça en devient frustrant. On attend bien une heure facile avant que ne se pointent les premiers obus et les images d'archives où les p'tits gars trottent sur un no man's land ravagé en hurlant leur peur et leur courage avant d'aller crever la gueule ouverte quelque part dans l'est de la France.
Les explosions sont sympas, les effets pyrotechniques sont chouettos mais ça manque un peu d'une musique de Hanz Zimmer quand même. Z'auraient pu faire un effort niveau ambiance sonore.


Avant et après, Truffealeau nous meuble son film avec une histoire d'amitié se présentant de manière burlesque. C'est pas de la taille d'un Gendarme à Saint Tropez, ça non, mais bon ça se laisse regarder. On se marre, les dialogues sont absurdes à souhait, Jim et Jules sont pas mauvais niveaux acteurs et ils passent leur temps à se causer, à se taper de la donze et à faire des sports de vieux comme la savate.
Certaines scènes dans les bars frisent le truculent, y a pas à dire, notamment quand un mec là, accoudé au rade, parle de sa gonzesse aux deux charlots en la décrivant comme une "coquille creuse juste bonne pour le sexe". Le tout devant sa meuf, le type.
Peinard.


Puis entre temps on a une histoire de plan à trois. Moi innocemment, j'me disais que ça allait être chouette. Ben j'me fourrais le doigt dans l'orbite profond jusqu'à l'épaule. Te dire, c'est avec Jeanne Morue du temps où elle était encore plus Moreau que morue. Pas vilaine, mais elle tapait sur le crâne la maraude, t'avais envie de lui claquer le beignet un bon paquet de fois. Et vazy que je t'aime, et puis non, et puis si, et puis j'vais te flinguer, puis je te trompe avec Albert - le cinquième mousquetaire, un artiste mi-peintre mi-moustache - puis que je te fasse un gosse. Mais à n'y rien paner, j'te le dis moi.


D'ailleurs t'entends que pouic à ce que je te racontes depuis tout à l'heure, hein ?!


Si, à un moment, Truffaut tente de remixer La petite maison dans la prairie façon hippie mais c'est pas une réussite.


Donc de bref, le film il essaye de te faire marrer, des fois tu rigoles avec le film, souvent tu rigoles du film. Niveau mise en scène on note que c'est quand même pas piqué des hannetons, le machin. T'as des hors champs brillants -la scène de la chanson, chargée en tension sexuelle que c'est palpable le truc - et des plans sur des champs pas brillants du tout. Des effets à la limite du kitch, d'autres franchement novateurs et beaux. Un montage qu'il est bien, pas lent comme on s'y attendait mais très dynamique.


Les acteurs c'est couci, un coup ça. Henri Serre bien le rôle de Jim, Oskar Werner fait vachement bien l'allemand. Sinon le reste c'est plat, voir limite monotone.


Finalement c'est bien le problème du film, entre ses va-et-viens, ses personnages qui couchent, découchent, se recouchent, se touchent puis s'évitent. Entre les personnages féminins qui oscillent entre pigeon-potiche et chieuse sans demi-mesure on oublie les qualités narratives et techniques de ce film. On oublie les petits éclairs de génie. On se dit que dans la comédie pure, ça doit être sympa, Truffaut. Ptète même plus que les galéjades d'un Cruchot mais que ses personnages sont plats et que le temps se fait long dans ce chalet allemand.


Mais sinon les explosions, sympas, allez voir juste cette séquence. On comprend pourquoi ça inspire les films d'actions d'aujourd'hui, ça rend super bien la guerre.


Edith : un petit hommage à la voix-off, peut-être le meilleur acteur du film quoiqu'un brin neurasthénique. Mais on le comprend.

Petitbarbu
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le 29 févr. 2016

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