Etoile montante du tennis belge, Julie est une adolescente menant de front sa carrière sportive et sa vie de lycéenne. Après le suicide d'une joueuse du club, son entraîneur est suspendu. Le club enquête, cherchant à protéger les autres joueurs et surtout Julie, qui garde le silence sur la nature de sa relation avec son entraîneur.
Le film arrive à montrer comment le harcèlement insidieux s'instaure de manière étouffante dans le quotidien de Julie: par les messages et appels le soir, par la rhétorique de l'entraîneur, mue par une force de persuasion et le dénigrement des autres. Le personnage de l'entraîneur n'est montré qu'une fois dans un café avec Julie, une scène puissante et marquante du film.
Julie reste le personnage central du film, personnage profond, caractérisée par un mutisme mais aussi par une formidable force de vie et de persévérance. Ce silence, gardé dans un environnement pourtant on ne peut plus bienveillant, est parfois incompréhensible et intenable. On pourrait d'ailleurs reprocher au film qu'il propose un environnement trop bienveillant (les camarades de classe, les jeunes du club, les professeurs, la gérante du club, les parents). Mais c'est peut-être une façon de montrer la gravité de l'emprise psychologique du harcèlement sur Julie.
Lumière tamisée, musique de fond assez solennelle, le film nous plonge avec un grand réalisme dans les tourments de la jeune joueuse. Des éléments qui communiquent par eux-même la détresse psychologique, à défaut de mots.
L'écoute est traitée comme condition primaire et primordiale de la délivrance de la parole. Une parole qui s'ancre dans le contexte de la société belge, avec un film où les langues alternent (flamand et français).
Enfin, il ne faut pas oublier le sport, avec le tennis qui prend une part très importante dans le film. Ce sport devient le miroir de son bien-être mental. Un sport individuel mais qui reste un état d'esprit et une pratique collective, au sein du club et entre une joueuse et un entraîneur.