Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

L'écoute comme condition de la parole

Etoile montante du tennis belge, Julie est une adolescente menant de front sa carrière sportive et sa vie de lycéenne. Après le suicide d'une joueuse du club, son entraîneur est suspendu. Le club enquête, cherchant à protéger les autres joueurs et surtout Julie, qui garde le silence sur la nature de sa relation avec son entraîneur.

Le film arrive à montrer comment le harcèlement insidieux s'instaure de manière étouffante dans le quotidien de Julie: par les messages et appels le soir, par la rhétorique de l'entraîneur, mue par une force de persuasion et le dénigrement des autres. Le personnage de l'entraîneur n'est montré qu'une fois dans un café avec Julie, une scène puissante et marquante du film.

Julie reste le personnage central du film, personnage profond, caractérisée par un mutisme mais aussi par une formidable force de vie et de persévérance. Ce silence, gardé dans un environnement pourtant on ne peut plus bienveillant, est parfois incompréhensible et intenable. On pourrait d'ailleurs reprocher au film qu'il propose un environnement trop bienveillant (les camarades de classe, les jeunes du club, les professeurs, la gérante du club, les parents). Mais c'est peut-être une façon de montrer la gravité de l'emprise psychologique du harcèlement sur Julie.

Lumière tamisée, musique de fond assez solennelle, le film nous plonge avec un grand réalisme dans les tourments de la jeune joueuse. Des éléments qui communiquent par eux-même la détresse psychologique, à défaut de mots.

L'écoute est traitée comme condition primaire et primordiale de la délivrance de la parole. Une parole qui s'ancre dans le contexte de la société belge, avec un film où les langues alternent (flamand et français).

Enfin, il ne faut pas oublier le sport, avec le tennis qui prend une part très importante dans le film. Ce sport devient le miroir de son bien-être mental. Un sport individuel mais qui reste un état d'esprit et une pratique collective, au sein du club et entre une joueuse et un entraîneur.


Nuwanda_dps
7
Écrit par

Créée

le 4 nov. 2024

Critique lue 282 fois

1 j'aime

Emilie Rosier

Écrit par

Critique lue 282 fois

1

D'autres avis sur Julie se tait

Julie se tait
Nuwanda_dps
7

L'écoute comme condition de la parole

Etoile montante du tennis belge, Julie est une adolescente menant de front sa carrière sportive et sa vie de lycéenne. Après le suicide d'une joueuse du club, son entraîneur est suspendu. Le club...

le 4 nov. 2024

1 j'aime

Julie se tait
lalacinema
7

Projection presse

Ce film est vraiment fort, alors une mise en scène et une maîtrise des cadres. La parole sur les violences psychologique dans le sport commence à s’ouvrir et apparemment il était temps. 

il y a 11 heures

Julie se tait
Dormir_Debout
7

L'adversaire

Leonardo van Dijl réalise avec Julie se tait un premier film important, mais pas aussi engagé qu'il aurait pu l'être. La mise en scène, joliment constituée de plans légèrement décadrés et fixes,...

le 8 déc. 2024

Du même critique

Tralala
Nuwanda_dps
8

Tralala dans l'air

La scène d’ouverture donne le ton magique car enivrant de "Tralala" : la poussière d’un squat miteux près à être démoli qui devient poussière d’étoiles et source d’inspiration pour une prochaine...

le 13 sept. 2021

11 j'aime

1

Paterson
Nuwanda_dps
9

Paterson: une réconciliation

Paterson est l'homme, la ville, le film de la réconciliation. Réconciliation entre la pauvreté de la ligne de bus 23 et la richesse des dialogues de ses passagers. Entre la laideur du chien et la...

le 29 déc. 2016

11 j'aime

Anatomie d'une chute
Nuwanda_dps
9

Le pourquoi du comment

Daniel, 11 ans, retrouve son père mort après être tombé du deuxième étage de leur chalet de montagne. Commence alors une enquête pour clarifier comment Samuel a-t-il bien pu tomber. Sandra, la mère,...

le 7 sept. 2023

8 j'aime

1