Une jeune sportive talentueuse et promise à une belle carrière, sous l'emprise d'un entraîneur. Le film, Slalom, dépeignait certaines pratiques du monde de ski avec d'autant plus d'acuité que la réalisatrice elle-même avait vécu cette histoire. Julie se tait en raconte une autre, assez proche, troquant les sports d"hiver pour le tennis mais d'une autre manière, moins frontale sans doute et cependant tout aussi poignante avec les non-dits pesants et ce silence qui s'apparente à la peur, celle d'être jugée, notamment. Candidat belge aux Oscars 2025 et coproduit par les frères Dardenne, Julie se tait se met à la hauteur de sa jeune héroïne, décrivant le quotidien d'une espoir du tennis, préférant les coups droits liftés aux montées au filet, symboliquement parlant, en attendant le jeu décisif, peut-être. Le film, avec son casting principalement composé de non-professionnels, emprunte les voies du naturalisme et de la spontanéité, ce qui explique une interprétation plutôt inégale, remarque qui ne concerne pas son actrice principale, Tessa Van Den Broeck, remarquable, qui a puisé dans son passé de joueuse de tennis pour l'incarner et qui se révèle évidemment crédible dans toutes les scènes sportives. Non, tout n'est pas dit sur la relation, parfois toxique, qui peut exister entre un entraîneur et une encore adolescente, douée pour sa discipline mais la suggestion, l’ambiguïté et le malaise sont bien présents dans un film qui ne donne pas toutes les clés mais incite à les chercher.