C’est un superbe retour aux sources pour Pedro Almodovar.
Julieta est une femme et une mère. En toute logique, elle possède donc deux vies, deux existences bien séparées qui pour autant se rejoignent. C’est une mère abandonnée dont on redécouvre au fur et à mesure le passé et les raisons qui ont pu pousser sa fille à disparaître.
Julieta c’est avant tout une femme, une femme passionnée par la haute mer ; haute mer à laquelle son destin s’entremêle en permanence. Ce film nous montre une destinée tragique comme celles des mythes grecs pour lesquels elle se passionne et qu’elle raconte à ses élèves. Comme dans cette littérature antique, la mer est un élément emblématique du destin de Julieta. Le flux et le reflux de la mer embarque les personnages, les emprisonnent, dans une trajectoire tumultueuse. D’autres épisodes au présage funeste marquent aussi la vie de Julieta. Ces morceaux d’existences une fois rassemblés, nous révèlent l’un des thèmes majeurs du film : celui d’une culpabilité sans cesse ressassée.
Julieta c’est donc l’occasion pour Almodovar de revenir à ses premiers amours et à ses obsessions de toujours. A travers ce film, on retrouve bien sûr Tout sur ma mère mais aussi Parle avec elle. Il nous offre également une palette de couleurs bien connues: le rouge, le jaune et le bleu électrique rattachés à la Movida et à la jeunesse. Le rouge surtout qui, en réel fil conducteur, parsème l’intrigue, tantôt désir, tantôt passion, tantôt rage.