Tout en restant follement fidèle à sa ligne artistique et sa patte d'auteur, Pedro Almodovar se renouvelle et pose des questionnements en phase avec leur temps.
Julieta aborde l'éducation à travers une relation mère-fille touchante, à la fois simple et compliquée. Simple parce que sans émotion extravagante ni excès d'éclats de voix. Compliquée parce que profondément humaine et traversée des tumultes habituels d'une relation humaine (non-dits, conflit de génération...). Le départ de la jeune Antia et sa radicalisation résonne évidemment très fortement aujourd'hui.
Est-il besoin de rappeler les qualités du cinéma de Pedro Almodovar ? Allons-y quand même...
Comme toujours les actrices sont magnifiques et sublimées (quelle révélation Ariana Ugarte), la photographie très colorée est élégante, la musique est une douce et juste accompagnatrice (quoiqu'un peu trop présente ici) et enfin, et surtout, la construction scénaristique d'une minutie fascinante. Le jeu de temporalité est saisissant et sa conclusion ferme délicatement une parenthèse délicate mais profonde.