Sur le point d'épouser un vieux beau, la jeune et ingénue Julietta (Dany Robin) rate son train par la négligence du bel avocat Landrecourt (Jean Marais) , dans la maison duquel elle trouve l'hospitalité pour la nuit. Mais Julietta s'incruste et l'arrivée de la fiancée de Landrecourt (Jeanne Moreau) pose à l'avocat des problèmes vaudevillesques.
Car la comédie de Marc Allégret, adaptée d'un roman de Louise de Vilmorin, est un vaudeville, singulier certes, mais pas très subtil. Ainsi, le temps d'une nuit et d'un jour, Jean Marais s'évertue à cacher sa fiancée Rosie la présence au grenier de la pourtant bien peu discrète Julietta. Les incidents sont un peu sots et surjoués comme au boulevard, un genre où Marais ne s'avère pas vraiment à l'aise. L'avocat de Poitiers aura à choisir à la fin -on ne doute pas de son choix- entre la désagréable Rosie et la charmante Julietta, entre la brune acariâtre et la blonde rêveuse, dont les auteurs poussent un peu loin la candeur enfantine et l'imaginaire de conte de fée. Au-delà des lourdeurs de la mise en scène, il manque aux trois protagonistes des nuances, de la sensibilité, sans lesquelles la singularité de Julietta la rêveuse n'a plus guère d'intérêt.