Juliette, c'est l'histoire d'une jeune femme de 25 ans qui ayant fini ses études ne veut pas travailler, sa vie étant rythmée par sa vie affective, la maladie de son père et sa relation conflictuelle avec sa sœur qui ne la comprend pas.
Sans rentrer dans les détails scénaristiques (bon ce n'est pas ce qui se fait de plus original), on est en présence d'un film caractéristique d'un genre français. Un genre qui sent bon Paris XVIème, où l'argent n'existe pas, où les gens connaissent "Booz l'endormi" par cœur (je vous invite à observer sa longueur, triste habitude d'Hugo), mais tout cela ne me dérange pas, je préfère ça à du Dardenne. De plus, le réalisateur tente de donner à son film une certaine esthétique, un style, en proposant par exemple, une immiscion dans la pensée de Juliette avec les scènes sur la plage, où réalisant quelques scènes dans un style rappelant fortement Gondry.Il y a un petit effort sur la mise en scène qui est notable, plus la scène est intimiste ou onirique et plus on ressent la présence de Pierre Godeau, autrement on assiste plusieurs fois à l'habituelle ouverture de porte d'immeuble haussmannien en plan fixe depuis la cour si caractéristique du cinéma français -aaah que c'est beau et original...
Le défaut majeur ne réside donc pas dans la mise en scène, et vu la longueur du film 1h20 et des poussières on a du mal à trouver des longueurs au film, non, le réel souci de ce film, c'est le traitement de la diégèse qui rend le tout brouillon, les évènements occurrent sans logique, la durée n'est pas déterminable ce qui rend la gravité des réactions de certains personnages incompréhensibles. Parlons-en des personnages, la plupart des acteurs jouent mal, ils ne sont pas naturels, l'intensité est mal dosée, ils ne transmettent pratiquement rien, faut dire que les dialogues ne sont pas forcément à la hauteur.
Le réel intérêt, et ici c'est ma subjectivité qui parle, c'est Astrid Bergès-Frisbey sublimée, elle est splendide, filmée dans tous les plans possibles et inimaginables. Elle incarne parfaitement son rôle de beauté inaccessible car incompréhensible. Elle rayonne dans tout le film, on ne voit qu'elle, elle est omniprésente, et juste pour ça je ne regrette pas de l'avoir vu. Si vous n'êtes pas dans mon cas, follement amoureux, je vous conseille alors de passer votre chemin.