La maladie du XXIème siècle
A travers le personnage de Juliette, Pierre Godeau nous confronte à des problèmes on ne peut plus actuels, permettant une identification facile au personnage. Juliette est un exemple de réaction de la confrontation avec l'incertitude du futur (surtout à cette période où l'on commence à sentir la panique monter face à l'instrument de torture que représente le site Post-Bac). Juliette a décidé, de ne pas décider justement ! Elle laisse donc la vie suivre son cours, ne s'embarrassant d'aucune contrainte. Juliette symbolise la génération sans repères que nous sommes, ne sachant ni où elle, ni où elle va. Or, ce sont nos choix qui déterminent notre bonheur. Mais avoir le choix suppose aussi le risque de l'erreur ou pire, le malheur... On assiste donc à un énième duel entre eudémonisme et hédonisme avec comme éternelle interrogation de fond : doit-on se contenter de menus plaisirs pour accéder au bonheur ?
Pour Pierre Godeau, il semblerait que l'art (ici l'écriture), soit salvateur. Grâce à lui, Juliette se crée les repères qui lui manquaient pour commencer sa vie d'adulte. L'écriture met un ordre raisonnable dans sa vie actuelle.
Le réalisateur nous rappelle également la peur du vide et de l'absence, concepts contre nature. Alors que Juliette chemine vers le sommet l'apogée de son corps, son père a déjà entamé son déclin, malade à l'hôpital.
Ce film est composé d'images toutes plus belles les unes que les autres. Le magnifique plan métaphorique de la plage reste d'ailleurs pour moi celui qui a le plus de valeur artistique et philosophique.