Bourgeoise mariée à un industriel qu'elle soupçonne de la tromper, Giuletta Masina s'élance dans une série de rêveries faite de fantasmes et de résurgences de l'enfance qui agissent, peut-être, comme une thérapie.
De fait, le film de Fellini est un récit libre et déroutant, suivant l'imagination débridée de Giulietta, femme timide et effacée, généralement spectatrice de ses rêves étranges, peuplés de personnages extravagants, volubiles...et incompréhensibles. Car, si on est séduit formellement par les fantasmagories colorées et baroques de Fellini, par la richesse et la sensualité de sa réalisation, l'onirisme dans lequel nous plonge (nous noie?) le cinéaste est moins poétique, moins fantaisiste, finalement, qu'ésotérique et obscur.
L'exubérance fellinienne passe ici par des personnages -occultistes, grandes prêtresses, etc, etc...- dont le langage nous échappe et de la bizarrerie desquels n'émanent ni intérêt ni cocasserie. Au contraire de l'héroïne Giulietta, amusée et intriguée par ces fantoches, je suis resté indifférent, en dehors du songe.