Jumanji se révèle assez percutant. On pouvait s'attendre à des scènes d'action remplies d'effets spéciaux, des blagues bourrins et des personnages caricaturaux sans profondeur. Finalement, les scènes d'action sont plaisantes et assez réalistes. Les règles du jeu vidéo autorisent quelques transgressions des lois de la physique, mais pas plus que nécessaire.


La transformation des lycéens en personnages de jeux vidéo leur donne l'occasion de réfléchir à ce qu'ils sont, aussi bien dans le jeu que dans la vraie vie. Les personnages caricaturaux du nerd, du basketteur pas très doué au lycée, de la bimbo Instagrammeuse (qui a néanmoins une certaine intelligence émotionnelle) et de la première de classe sont donc présentés avec une certaine hauteur de vue et beaucoup d'autodérision ; entre autres répliques, je note : "distraire les garçons est ma principale occupation", "Tu peux le refaire en prenant la pose?", "Il me manque les 50 cm supérieurs de mon corps", "Dans la vraie vie, les gens t'adorent et tu peux sortir avec n'importe qui".


Le background des personnages n'est développé que brièvement mais c'est suffisant pour s'attacher à eux (le nerd qui fait les devoirs du basketteur et qui le couvre lors de leur convocation chez le proviseur, la mère du basketteur qui tient davantage à sa présence dans l'équipe de basket qu'à ses résultats scolaires). Les traits d'humour sont bons et consistent essentiellement à tourner en dérision des a priori. Entre la première de classe qui se retrouve dans le corps d'une athlète mannequin mais qui a du mal à se servir de ce dernier pour distraire les gardes, ou le baiser raté de la mannequin et du colosse qui contraste avec le baiser réussi des deux intellos, il y en a pour tous les goûts.


Le scénario est clair, avec une introduction avant d'entrer dans le jeu, une structuration en niveaux dans le jeu et un retour à la réalité. On appréciera en particulier un parallélisme : le basketteur devenu porteur d'armes pousse le-nerd-The-Rock (Dr. Bravestone) dans le vide, et se laisse donc victimiser. Mais, quelques scènes plus tard, le nerd dans la peau de The Rock n'hésite pas à sacrifier le porteur d'armes pour faire diversion, montrant un gain de courage.


Seules ombres au tableau : la scène des retrouvailles entre le cinquième joueur et les 4 autres, où on aurait aimé davantage d'émotion. Une crise de nerfs aurait aussi été bienvenue lorsque les personnages se retrouvent avec une seule vie.


Meilleur que prévu ! Mettre les personnages initiaux dans la peau d'autres personnages autorisait une réflexion sur eux-mêmes avec humour, et cela a été réussi.

vincentbirobent
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le 15 juin 2021

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