Pour commencer, soyons francs, cette idée de départ de Schwarzi et De Vito qui se découvrent jumeaux à 35 ans est parfaitement délicieuse, et l'affiche propose un exemple parfait de ces comédies familiales au prétexte absurde qui donne irrésistiblement envie d'aller voir ce qui s'y passe... "Seule leur mère peut les différencier" nous prévenait facétieusement et frauduleusement une accroche française de grande volée... je n'ai jamais pu oublier cette perle découverte enfant sur des affiches de six mètres sur quatre...


Et pendant la moitié du film, c'est un petit miracle, l'idée merveilleuse suffit à tenir tout le film, il y a Arnie en génie de 95 kilos benêt qui déambule en shorts et Danny le malfrat nain qui exhibe un catogan et des yeux de séducteur, tout un programme... Pendant cette moitié, Reitman arrive encore à sauver les meubles, il étire sa réjouissante idée jusqu'à l'os et permet quels francs éclats de rires dénués de la plus petite parcelle de cynisme dans un de ses grands spectacles populaires que l'on ne sait plus faire depuis 1989...


Et puis, rien ne va plus, comme si l'idée merveilleuse avait tout écrasé de sa force surhumaine... Déjà, les histoires prétextes débiles entamées ici ou là prennent une fois de plus le pas sur la trame principale, mais de toutes façons, cette dernière qui aurait pu agréablement partir en road-movie fraternel s'enfonce pas à pas dans une mystérieuse préfiguration de Rain Man qui lassera les plus patients des spectateurs...


A partir de ce moment, plus rien à sauver ou presque, une seule idée n'a jamais pu suffire à réussir un long métrage et c'est tristement que je regarde s'enfoncer nos deux lascars dans le convenu le plus achevé qui, Dieu merci devait s'achever avec le film...


C'était bien entendu sans compter sur le génie bancaire du recyclage, puisqu'une suite est prévue cette année, vingt-cinq ans plus tard, là-aussi tout est dans l'affiche, ça s'appelle les triplés et il y a Eddie Murphy en plus... bizarrement, tout cela n'a absolument plus rien de jubilatoire...

Torpenn

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

13
4

D'autres avis sur Jumeaux

Jumeaux
Torpenn
5

Le poids du génie

Pour commencer, soyons francs, cette idée de départ de Schwarzi et De Vito qui se découvrent jumeaux à 35 ans est parfaitement délicieuse, et l'affiche propose un exemple parfait de ces comédies...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

4

Jumeaux
Boubakar
6

Jumeaux opposés.

A la suite d'une expérience portant sur l'intelligence de six grands hommes, une mère porteuse donne naissance à des jumeaux, dont l'un a toutes les qualités et l'autre son contraire. 35 ans plus...

le 24 août 2021

6 j'aime

3

Jumeaux
HITMAN
6

Ce soir, c'est ton soir frérot !

En 1988, Le Chêne autrichien Arnold Schwarzenegger (Conan le Barbare, Killing Gunther) marque un tournant stratégique dans sa carrière, il arrête les rôles de guerriers aux gros biceps ou de robot...

le 21 juil. 2018

6 j'aime

Du même critique

Into the Wild
Torpenn
5

Itinéraire d'un enfant gâté

A 22 ans, notre héros, qui a feuilleté deux lignes de Thoreau et trois pages de Jack London, abandonne sans un mot sa famille après son diplôme et va vivre deux années d'errance avant de crever comme...

le 17 nov. 2012

471 j'aime

181

Django Unchained
Torpenn
4

Esclavage de cerveau

Aussi improbable que cela puisse apparaître à mes lecteurs les plus obtus, j’aime bien Tarantino, je trouve qu’il arrive très bien à mettre en scène ses histoires, qu’il épice agréablement ces...

le 22 janv. 2013

395 j'aime

174

Le Parrain
Torpenn
10

Le festival de Caan...

Tout a déjà été dit sur ce film, un des plus grands jamais réalisé. Tout le monde a vanté, un jour son casting impeccable : un Brando ressuscité, un Pacino naissant, bien loin de ses tics...

le 6 janv. 2011

366 j'aime

131