Après quelques réalisations plutôt énervées, Sam Peckinpah décide de marquer le pas avec une œuvre plus posée, dénuée de violence.
Mais on ne dira pas pour autant que « Junior Bonner » tranche grandement avec le style de son réalisateur car c'est certainement le film le plus nostalgique et peut-être même le plus personnel de ce dernier.
« Junior Bonner » c'est le Grand Ouest définitivement mort et enterré, et qu'une poignée d'individus, le grand Steve McQueen en tête, tente tant bien que mal de faire perdurer.
L'action se situe en plein cœur des années 70 et l'on a constamment l'impression d'être 80 ans en arrière.
L'idée, poussée à l'extrême, de réaliser un western moderne, sur fond de temps et de mœurs qui changent à toute allure, reste plutôt bonne mais le tout souffre d'une réalisation un peu molle, de quelques répétitions, de l'absence d'un réel scénario et de la présence, par moment, d'un fossé culturel bien trop marqué (franchement ça vous passionne, vous, le rodéo et les sports de cowboys ?... c'est un peu comme si on proposait à un américain un film sur les épreuves de force basque ou sur les jeux traditionnels bretons...).
Bref, c'est assez intéressant mais parfois trop exclusif.
On se raccroche tout de même à quelques images impressionnantes de ces sports méconnus dans nos contrées, d'un certain humour toujours bien présent, d'un aspect très mélancolique et sensible bien mis en place, de musiques dépaysantes (country) et à la toujours grande classe de l'acteur principal.