Bon, Jupiter Ascending est un film décevant. Bien sûr qu'il est décevant, il passe après Cloud Atlas dans la filmographie des Wachovsky. Et donc, après quasiment trois ans d'attente, de nombreuses crises de hurlements contre le pire titre français ever et plusieurs articles lus dans des magazines qui m'ont mit l'eau à la bouche à quelques mois de sa sortie, que vaut Jupiter ?...
Il lui manque un vrai souffle épique. Je vais prendre l'exemple de Cloud Atlas où par moments, l'intensité montait d'un coup, la musique s'emballait, les personnages paniquaient, des coups de feu tirés et tout ce que j'étais capable de faire derrière mon écran c'était quelque chose du genre "AAAAAAH !!!" (orgasme). Ca, ça y est pas, jamais dans Jupiter. Dès que ça commence à monter grave, ce con de monteur nous envoie ailleurs, là où personne ne vous entendra vous tourner les pouces (et où le vide spatial n'est plus mortel d'ailleurs) avant de nous renvoyer au cœur de l'action, 15mns plus tard pour un deus ex machina... Sérieusement, il dois bien en avoir cinq ou six de ce foutu ressors...
Sinon, en plus de son titre français, le scénar aussi est à la masse. Enfin, disons qu'il a l'air fini à l'huile de moteur. Pour commencer, le film se noie dans l'exposition. On passe trop de temps à présenter tels et tels éléments, ça papote sans fin, y'a des abeilles des réincarnations qui n'en sont pas mais qui en sont, des rollers qui volent, des humains croisés avec des loups qui font dire n"importe quoi à l'héroïne et une référence interminable à Brazil. Ca donne que le film perd radicalement en efficacité, mais surtout qu'aucun de ces éléments ne trouve réellement de sens lors du climax.
En parlant de références interminables, j'ai trouvé la famille royale trop proches des Lannister (Games of Throne), tellement commerciaux et magouilleurs que la grande menace ne m'a même plus fait peur au bout d'un moment. Et puis, toujours dans les références, j'ai eu de la peine pour Les Wachovsky, qui vivent dans le passé : Une femme qui a une vie pourrie, qui se rend compte qu'elle est l'élue dans un monde au delà de notre monde et qui se rend compte que notre race n'est qu'une denrée périssable, déjà vu dans Matrix.
... Et puis Sean Bean nous livre la réplique la plus anti-épique de tous les temps, le genre de saloperies qui nous sortent immédiatement de l'action : "Miel et foutre-cul"...
Et pourtant, je lui ai mit 7/10. Il y a plusieurs raisons à cela. La première, c'est que je l'ai volontairement surnoté parce que je veux que ce film marche ! S'il fait un trop gros bide, on risque de ne plus jamais revoir un film de ces deux étranges génies que sont Les Wachovsky et ça me rend triste. Et puis aussi parce que la direction artistique est à tomber par terre, pleurer en position fœtale un moment et se relever en se disant que notre monde ne serra jamais aussi beau que ce qu'ils nous ont montré dans Jupiter Ascending. Sans compter que ce que je viens de lui reprocher plus haut est à peine plus visible que sur les autres blockbusters du genre, celui là possède "juste" un scénario mal cousu avec une architecture moins solide que la moyenne.
Alors oui, je suis déçu, je l'ai mauvaise parce que j'ai trop attendu ce film et pourtant je me refuse à être réellement méchant avec et je vous le conseille au moins pour sa direction artistique splendide.